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Le collège permet aux élèves en difficulté de "légèrement rattraper leur retard" (revue Education et formations, DEPP)

Paru dans Scolaire le jeudi 19 décembre 2024.
Mots clés : DEPP, niveau

"Les élèves initialement en difficulté tendent à légèrement rattraper leur retard au cours du collège." C'est la conclusion, plutôt optimiste, d'une étude publiée dans la revue "Education et formations". Les auteures et auteur rappellent que, selon PISA, "la France se positionne parmi les pays les plus inégalitaires selon l’environnement social des élèves en compréhension de l’écrit et en culture mathématiques" et se demandent ce qui se passe "tout au long du collège pour conduire à de telles disparités socio-économiques de résultats chez ces élèves de 15 ans". Leur équipe a donc suivi la scolarité de 12 904 élèves depuis leur entrée en classe de CP en 2011, jusqu’au début du lycée et leur ont fait passer des tests en fin de chaque année à partir du CM2, sauf en fin de 3ème où ils ont été remplacés par les tests de positionnement de début de seconde (ce qui a exclu de l'échelon initial des élèves en apprentissage ou en CAP).

Premier constat : "les élèves progressent régulièrement chaque année", mais pas au même rythme selon les disciplines. Un élève très faible en CM2 rattrape le niveau qu'avaient en mathématiques les bons élèves à l'entrée au collège "dès la quatrième, alors qu’en français, il n’atteint toujours pas ce niveau à la fin du collège (...). Pour donner une illustration concrète de la signification de ces chiffres dans un contexte scolaire, prenons l’exemple d’une classe composée de 25 élèves, où les élèves seraient classés selon leur score aux tests de CM2. Considérons un élève qui aurait la note médiane, c’est-à-dire qu’il aurait obtenu le 13e meilleur score. S’il progressait comme la moyenne des élèves (...), il atteindrait en sixième le niveau en français qu’avait le 10e élève en CM2, et en mathématiques le niveau qu’avait le 8e élève en CM2."

Cette progression ne va pas non plus au même rythme selon le genre. "Les filles arrivent au collège avec un meilleur niveau que les garçons en français (+ 0,23 écart-type), mais la situation est exactement inversée en mathématiques à l’avantage des garçons (- 0,24 écart-type) (...) L’avance des filles en français est en grande partie antérieure à l’arrivée en CP, alors que l’écart en mathématiques n’existe pas avant l’arrivée à l’école et se creuse au primaire." Au collège, l’écart semble légèrement se creuser en français au profit des filles qui "rattrapent les garçons en mathématiques au cours du collège".

Si l'on considère "le plus haut diplôme obtenu par les parents", les écarts de performance sont "frappants" : "les élèves dont les parents n’ont pas obtenu de baccalauréat n’atteignent jamais, au cours du collège, le niveau de français de fin de primaire des élèves dont les parents ont au moins un diplôme de master." En mathématiques, en fin de troisième, les scores des élèves de REP+ dépassent légèrement ceux de fin de sixième des élèves du privé.

Autre variable, le fait d'avoir redoublé qui est associé à des résultats "fortement" négatifs, ce qui peut s’expliquer par le fait que ces élèves avaient de faibles performances initiales. Mais une fois pris en compte leur niveau au CP et l’indice socio-économique, l'effet redoublement "est considérablement atténué, mais demeure significatif".

L'étude prend aussi en compte les secteurs de scolarisation. "Les collèges de REP+ permettent à leurs élèves d’apprendre au même rythme que les autres élèves du public, sans réduire ni augmenter les inégalités scolaires." En ce qui concerne le privé sous contrat, il a "un effet positif sur la progression des élèves, même à contexte social, familial et scolaire égal entre élèves, ce qui veut dire que les établissements privés permettent aux élèves de progresser plus vite", + 0,03 en français et + 0,05 en mathématiques. Ces résultats "vont à l’encontre de ce qui est observé dans l’enseignement primaire", où des études ne montrent "aucun effet favorable du secteur privé sur la progression des élèves".

A noter qu' "il subsiste une part de variance (...) qui demeure inexpliquée. Ce constat est rassurant, suggérant que les différences de niveau entre les élèves ne peuvent pas être entièrement déterminées par leur niveau en CP et leurs caractéristiques socio-économiques."

"Apprentissages hétérogènes : comment les élèves progressent au collège ? Une étude psychométrique de l’évolution des compétences des élèves", par Marie-Camille Delarue, Laure Heidmann et Gaël Raffy in Education et formations n° 107 (DEPP, Education nationale) ici

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