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TIMSS, PIRLS, PISA : Jusqu'à quel point ils aident à définir des politiques éducatives (un colloque de l'ORTEJ)

Paru dans Scolaire le vendredi 13 décembre 2024.

Les élèves français et belges sont bons derniers aux évaluations TIMSS et PISA. Ils sont peu ou prou dans la moyenne au test PISA. Comment expliquer cette différence entre les tests ? C'était l'une des questions auxquelles devaient répondre Eric Charbonnier (OCDE), Isabelle Demonty et Virginie Dupont (U. de Liège toutes les deux, contributrices aux enquêtes PIRLS et PISA). Il et elles étaient invité.e.s à en débattre ce 13 décembre par l'ORTEJ (l'Observatoire des rythmes et temps de vie des enfants et des jeunes). C'est sans doute que ces tests ne mesurent pas la même chose. Les deux évaluations de l'IEA (International Association for the Evaluation of Educational Achievement) cherchent à déterminer si les élèves ont atteint les buts qui leur étaient prescrit par les curricula (ou les programmes, ndlr) en mathématiques et en lecture.

L'évaluation PISA, mise en place par l'OCDE, s'inscrit en revanche dans une vision prospective, les élèves ont-ils acquis les compétences qui leur permettront de poursuivre des études et de s'insérer dans la vie active ? Les items, pour les mathématiques, ne portent donc pas sur les mathématiques apprises à l'école, mais sur la capacité à mobiliser des connaissances mathématiques dans un autre contexte. Le test n'est pas construit en fonction des programmes et les items peuvent avoir une dimension interdisciplinaire.

Plusieurs pays ont fait valoir que certains des items n'avaient pas été travaillés en classe. Une partie du questionnaire a donc été mis à part et les performances recalculées, sans que cela modifie sensiblement le classement international. L'explication par la différence entre les deux familles de tests n'est donc pas totalement satisfaisante. Autre difficulté, en France, le niveau moyen de la population ne cesse de s'améliorer si l'on considère la diminution du nombre des décrocheurs ou l'augmentation du nombre des diplômes décernés, mais les résultats aux évaluations sont à la baisse et dès la maternelle, un tiers des élèves sont en difficulté. Faut-il s'interroger sur la valeur des diplômes ?

Mais ce qui pose encore davantage question aux trois intervenants, c'est le mauvais usage des tests, trop souvent considérés uniquement comme un classement fondé sur des résultats globaux, sans faire le détail, entre arithmétique et géométrie par exemple. C'est d'ailleurs un mode de pensée dont Eric Charbonnier pointe les limites. On a une difficulté dans une discipline, on ajoute deux heures à l'emploi du temps sans se demander à quoi vont servir ces deux heures. On passe d'une semaine de 4 jours à une semaine de 4,5 jours puis à nouveau à 4 jours sans réflexion sur l'utilisation de cette demi-journée... Les politiques scolaires doivent être davantage pensées en termes qualitatifs plutôt que quantitatifs, estime le représentant de l'OCDE pour les questions d'éducation.

Et pour lui, si on prend soin de dépasser le premier niveau de lecture, ces évaluations répondent à une nécessité. Avant le premier test PISA en 2000, France et Allemagne se félicitaient de la qualité de leurs systèmes scolaires et n'avaient pas un regard sur ce qui se passait en Finlande. L'Allemagne a réagi au "choc PISA" dès la première édition, la France en a nié la pertinence jusqu'à 2009, quand elle a réalisé qu'elle était "championne du monde du redoublement" et elle n'en a vraiment accepté le constat qu'en 2012, quand le ministère a pu dire "c'est la faute mon prédécesseur"...

Pour les résultats de TIMSS, PIRLS et PISA, voir ToutEduc ici, ici, ici

 

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