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Service Civique Écologique : objectif 50 000 jeunes pour 2027 (N. Bellaoui)

Paru dans Périscolaire le jeudi 19 décembre 2024.

Mots clés : Service civique, Ecologie, Nadia Bellaoui

Conscients de l’urgence de la situation, de plus en plus de jeunes désirent agir face à la crise écologique. Lancé en septembre 2024, le Service Civique Écologique vient répondre à ces attentes en proposant aux 16-25 ans des missions d’engagement dans l’ensemble des dimensions de la transition écologique. Entretien avec Nadia Bellaoui, présidente de l’Agence du Service Civique, qui en explique la genèse et les spécificités.

ToutEduc – Pourquoi avoir créé ce Service Civique Écologique ?

Nadia Bellaoui – Les jeunes sont plus préoccupés que n'importe quelle catégorie de la population par l'urgence climatique, et ils veulent agir. Or jusqu'ici, le Service Civique offrait seulement 7% de missions environnement. Il était donc important d'augmenter l'offre environnementale pour qu’elle prenne en compte tous les aspects de la transition écologique. Auparavant, les missions étaient surtout tournées vers des associations de préservation de la biodiversité. La plus connue étant la Ligue de protection des oiseaux. À ces missions clés, nous avons ajouté d’autres associations qui travaillent par exemple sur les mobilités douces ou sur les questions de transition énergétique. Il s'agissait à la fois de développer et de diversifier l'offre pour répondre aux attentes des jeunes.

ToutEduc – Quelle est l’ambition du Service Civique Écologique ?

Nadia Bellaoui – La création de ce Service Civique Écologique s’inscrit dans un plan d'action interministériel conduit sur quatre ans, de 2024 à 2027. Sur cette période, l'ambition est de structurer un Service Civique Écologique dont l’objectif est l’engagement de 50 000 jeunes à l’horizon 2027. La première étape, celle de 2024-2025, est très bien engagée. Il était prévu de faire plus de 1 000 missions environnement en 2024, le seuil sera franchi avant la fin de l’année ! Ce Service Civique propose aux jeunes plus de missions avec plus d’impacts, et davantage de formations. Il vise aussi à organiser des synergies en fin de mission pour que les jeunes fassent de leur expérience un tremplin vers les emplois verts afin qu’ils s'engagent durablement. C'est un moyen de développer la citoyenneté écologique.

ToutEduc – Quels sont les critères pour que des organismes soient agréés ?

Nadia Bellaoui – Les organismes d’accueil agréés pour accueillir des volontaires en mission de Service Civique Écologique répondent au référentiel de mission qui définit ce qu’est une mission de Service Civique. Pour l’ensemble des missions, l’Agence du Service Civique accompagne les associations et services publics qui accueillent les jeunes. Dans le cadre du Service Civique Écologique, le référentiel de mission est en train d’être enrichi pour intégrer d’autres enjeux, tels que ceux relatifs à la mobilité alternative ou au réemploi, jusqu’ici moins investis.

ToutEduc – Avez-vous constaté un engouement pour ce Service Civique ?

Nadia Bellaoui – Du côté des jeunes, l'objectif initialement fixé est dépassé. Du côté des offres, beaucoup de structures nouvelles veulent s’engager et coopérer entre elles, c’est significatif de la dynamique à l’œuvre. Quand il y a à la fois plus d’offres et plus de jeunes, c’est qu’il y a un engouement ! Le Service Civique dans son ensemble est une réussite : nous venons de célébrer l’entrée en mission du 800 000^e volontaire depuis la création du Service Civique en 2010. L’année 2023 fût par ailleurs une année record avec 150 000 volontaires entrés en mission. En 2024, des entrées en mission ont dû être reportées à 2025 afin de permettre à un maximum de jeunes qui le souhaitent de pouvoir s’engager au sein d’une mission qui leur correspond. Cette réussite est le fruit d’une co-construction avec tous les acteurs qui s’est construite au fil des années. Ainsi, nous savons que pour attirer de nouveaux acteurs au sein du Service Civique Écologique, il faut se laisser le temps de construire avec eux des projets d'accueil et de faire émerger de nouveaux tuteurs.

ToutEduc – Est-ce qu’un profil type de jeune s'oriente vers ce nouveau Service Civique ?

Nadia Bellaoui – C'est encore prématuré pour le dire, mais nous observons déjà que les jeunes qui entrent en mission de Service Civique Écologique cette année sont plus divers socialement que ceux qui s’engageaient au sein des missions environnement auparavant. Avant la création de ce Service Civique Écologique, il n'y avait globalement pas assez de missions pour les candidatures sur les missions à caractère écologique. De plus, les jeunes qui s’engageaient dans ces missions disposaient d’un parcours plus qualifié avec une appétence particulière pour les enjeux liés à la transition écologique et un souhait d’orientation plus précis, alors qu’on observait un phénomène d’autocensure chez la majorité des jeunes : la majorité peut croire que des prérequis de formation sur le plan technique ou scientifique sont nécessaires pour réaliser des missions écologiques et donc n’y candidatent pas. En rendant les missions plus diverses et accessibles, nous luttons contre ce phénomène !

ToutEduc – Quelles sont les perspectives pour ce Service Civique ?

Nadia Bellaoui – Une enquête qualitative menée auprès des jeunes actuellement en Service Civique Écologique montre qu’ils ont besoin à la fois d'actions directes mais aussi de sensibiliser les plus jeunes. Cela met en lumière qu’ils sont très attachés à éveiller l'intérêt dès le plus jeune âge aux questions écologiques. Une bonne mission de Service Civique intègre donc une dimension de transmission et une dimension pratique. Par ailleurs, nous avons commencé à travailler sur le Service Civique d'urgence. Dans un contexte où la préparation de la population à la gestion des crises devient un enjeu majeur, proposer des missions qui répondent à ce besoin apparaît essentiel.

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