TIMSS : les élèves français parmi les derniers de la classe
Paru dans Scolaire le mercredi 04 décembre 2024.
Seuls les jeunes élèves chiliens font moins bien que les élèves français de CM1 en mathématiques. C'est l'un des enseignements de l’enquête internationale Timss (Trends in International Mathematics and Science Study) organisée par l’IEA (International Association for the Evaluation of Educational Achievement) dont les résultats viennent d'être publiés.
En mathématiques, les élèves français, avant-derniers parmi leurs homologues des 57 nations ou régions qui ont participé à l'enquête, sont à des niveaux comparables à ceux de la Belgique francophone et de la Nouvelle-Zélande, loin derrière la Corée et le Japon, la Lituanie, la Turquie, l'Angleterre, la Pologne, l'Irlande, la Roumanie... En sciences, le résultat est à peine moins mauvais. "Dans les deux disciplines, l’écart de performance entre les filles et les garçons se creuse en faveur des garçons." Alors que l'écart était de 6 points en 2015, il est de 23 points en 2023. En sciences, "il n’y avait pas d’écart entre le score des filles et des garçons en 2015, il était non significatif en 2019 et devient favorable aux garçons de 8 points en 2023."
Les écarts entre le groupe des élèves socialement très favorisés et celui des élèves très défavorisés sont de 81 points pour les mathématiques et de 83 points pour les sciences, ce qui situe "la France parmi les pays de l’UE et de l’OCDE les plus inégalitaires pour les résultats en mathématiques et proche de l’écart moyen des pays de l’UE pour les résultats en sciences".
A noter encore que 15 % des élèves en mathématiques et 12 % en sciences ne maîtrisent pas les connaissances élémentaires, alors qu'ils ne sont que 7 % dans ce cas en moyenne UE. A l'inverse, les jeunes Français ne sont que 3 % à dépasser les 625 points dans les deux disciplines, contre 9 et 8 % en moyenne UE.
L'enquête TIMSS montre aussi une faiblesse des élèves français lorsqu'il s'agit de la compétence "raisonner" en sciences. Le ministère, qui a présenté hier 3 décembre ces résultats à la presse, insiste sur le fait que les élèves français étaient en moyenne un peu moins âgés, de 4 mois, que leurs homologues et il fait valoir que ces résultats sont stables depuis 2019.
Cette stabilité se retrouve pour les résultats des élèves de 4ème en sciences alors que les scores diminuent en Finlande, au Portugal, au Japon en Lituanie, en Corée, à Chypre, en Israël, ce qui n'empêche pas que les élèves Français soient encore dans le peloton de queue, loin derrière leurs homologues japonais, coréens, anglais, finlandais... Mais, point positif, "le score des filles n’est pas significativement différent de celui des garçons". La proportion d'élèves qui ne maîtrisent pas les "connaissances élémentaires" est comparable en France à la moyenne UE (15 et 13 %), la différence est en revanche importante si on prend les meilleurs, 4 % vs 10 %. En ce qui concerne l'écart dû au milieu social, il se situe dans la moyenne des pays de l'UE.
"Parmi les pays de l’OCDE et de l’UE, les élèves de France sont ceux qui considèrent le moins souvent que leur enseignement des sciences est d’une grande clarté (...) juste devant l’Autriche." Le constat est le même concernant la clarté ressentie des enseignements de mathématiques par les élèves de quatrième en France.
Les élèves français sont encore les derniers de la classe avec les Portugais et les Chiliens en mathématiques, loin derrière les Coréens, les Japonais, les Anglais, les Irlandais, les Tchèques. Seuls 3 % atteignent un niveau "avancé" contre 11 % en moyenne OCDE et UE, tandis que 17 % n'atteignent pas les 400 points (vs 14 %). Mais l'écart entre filles et garçons est dans la moyenne de l'OCDE, de même que l'écart "entre les élèves disposant de peu de ressources et ceux disposant de beaucoup de ressources". A noter encore que parmi les processus cognitifs, "raisonner" est "un point fort relatif en France".
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