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Un challenge écologique pour sensibiliser aux éco-gestes (reportage dans l’école européenne de Courbevoie)

Paru dans Petite enfance, Scolaire le mardi 03 décembre 2024.

Parmi tous les défis déjà réalisés, celui que Farès a préféré est la fabrication d’un pluviomètre à partir d’une bouteille en plastique, "pour mesurer la quantité d’eau qui tombe quand il pleut", prend-il le soin d’expliquer. Pour Mehdi, cela ne fait aucun doute, ce qui l’a le plus marqué, c’est l’herbier. En montrant sa confection accrochée au mur de la classe, il ajoute : "C’était amusant et on a appris pleins de choses", comme la découverte de la plante ginkgo biloba, dont une des feuilles séchées enrichit l’herbier. Quant à Alexia, elle "(a) aimé cuisiner la soupe", faite maison, cela s’entend, et avec des "légumes locaux, bio et de saison", précise un de ses camarades. Une autre précise, "ce sont des produits qui n’ont pas été cultivés loin, ni dans des grands champs ou sous serre, et qui sont proches de nous et sans pesticides".

Ce 2 décembre, les élèves de la classe de CM2 de l’école européenne de Courbevoie ont déjà accompli une bonne partie du challenge de défis écologiques proposé par Ma Petite Planète (MPP), une association née en 2020. Depuis trois semaines, et pour une semaine encore, ils réalisent ces défis chez eux ou en classe et s’initient ainsi aux éco-gestes. "L’objectif est qu’ils entendent parler de ces questions dès le plus jeune âge pour que cela soit naturel pour eux", souligne la directrice de l’école, Nathalie Nidelet.

A l’origine de ce challenge, "il y avait la volonté de rendre l’écologie ludique, par un passage à l’action engageant, alors que l’écologie est présentée comme morose et qu’il y a beaucoup d’éco-anxiété, explique Chelsea Norindr, représentante du pôle scolaire à MPP. Le but est de générer une génération d’éco-citoyens." Pour la session de novembre 2024 (une seconde session aura lieu en mars), 3 054 classes ont participé, pour un total de presque 67 000 élèves qui ont réalisé pas moins de 324 000 défis. Depuis son lancement, plus de 300 000 élèves et leurs encadrants ont joué et réalisé plus de 3 millions de défis, indique l’association. Deux autres dispositifs existent, l’un à destination des universités, des entreprises et des collectivités, l’autre est pour le grand public.

Via une application mise à leur disposition, les enseignant.es peuvent choisir les défis à proposer à leurs élèves. Ceux-ci sont adaptés aux différents niveaux. Un défi réalisé fait gagner un certain nombre de points, qui est ensuite remonté à MPP – moins l’impact environnemental de l’action est grand, plus le nombre de points gagnés est important. Les classes avec le plus de points recevront des lots à l’issue du challenge.

Afin d’impliquer les parents de l’école, ces derniers sont invités à poster sur un site collaboratif la photo d'un défi fait avec leur enfant. "Tous les jours, je montre aux enfants les défis qu’ils ont faits", explique Naölle Saïd Buré, maîtresse d’une classe de moyenne et grande section. Assis en demi-arc de cercle, les enfants partagent, enjoués, ce qu’ils ont vécu et appris depuis le début du challenge. "On a essayé de voir s’il y avait de la pollution lumineuse", lance l’un d’entre eux. "Au lieu d’être sur la télé, on joue aux jeux de société", répond un de ses camarades en écho, tandis qu’une autre rappelle qu’ils ont appris à "faire une douche en deux minutes".

Dans cette école publique, qui accueille principalement des enfants de fonctionnaires européens, les 165 élèves répartis en 8 classes se sont prêtés au jeu, tout comme les instituteur.rices et les parents. L’aspect challenge a joué un rôle dans cet engouement. "Une compétition s’est instaurée entre les classes pour avoir le plus de points possibles. Cela provoque une motivation pour gagner, c’est juste pour le sentiment de fierté", précise la directrice. A l’issue du challenge, tous les élèves de l'école, comme l’ensemble des participants, recevront un diplôme décerné par Ma Petite Planète.

L’école européenne s’est au départ engagée dans le défi proposé par l’association dans le but d’obtenir le niveau 2 du label E3D (une reconnaissance délivrée par le ministère de l’Éducation nationale pour les établissements qui s’engagent dans une démarche de développement durable), pour lequel elle prépare en ce moment le dossier. Et l’équipe éducative ne compte pas s’arrêter une fois le challenge fini. "Ce n’est pas un projet ponctuel, il s’insère dans toute une série d’autres projets", indique Nathalie Nidelet. Ainsi, au printemps prochain, à la demande des éco-délégués de l’école, un grand nettoyage de quartier sera prévu. Mais l’expérience Ma Petite Planète ne sera pas réitérée l’année prochaine. "C’était la première fois cette année mais on ne le refera pas avant deux ans, sinon on perdra la motivation, explique la directrice. C’est un gros investissement pour les professeurs et les parents."

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