Education à la sexualité : ce qu'a dit Alexandre Portier (verbatim)
Paru dans Scolaire le lundi 02 décembre 2024.
Mots clés : Portier, éducation à la sexualité
Interrogé dans l'hémicycle sénatorial sur le programme d'Education sexuelle le 27 novembre, le ministre délégué à la réussite scolaire et à l'enseignement professionnel a notamment déclaré que "la théorie du genre" n'avait pas "sa place dans nos écoles", formulation qui a déclenché de très nombreuses réactions. Il a ensuite précisé son propos sur France Info. Voici le verbatim de ces deux interventions.
Au Sénat, il a déclaré : "L'Ecole a pour mission de protéger nos enfants et en même temps de les aider à construire leur jugement par eux-mêmes. C'est pour ça qu'il faut effectivement un programme (...) mais c'est aussi pour ça qu'il est hors de question de laisser faire tout et n'importe quoi (...). Ce programme, en l'état, n'est pas acceptable, il doit être revu et aujourd'hui, j'ai trois réserves importantes (...). Je m'engagerai personnellement pour que la théorie du genre ne trouve pas sa place dans nos écoles (...). Le militantisme n'a pas non plus sa place dans nos écoles et je veux un encadrement très strict de tous les intervenants qui auront à porter ces sujets dans nos établissements parce qu'il est hors de question de laisser nos écoles se transformer en terrains militants. Je veux aussi une meilleure prise en compte du développement de nos élèves parce que toutes les notions qui doivent être évoquées dans ces matières doivent l'être en fonction du développement de nos élèves et avec sagesse. Pour en décider, l'Académie des sciences et l'Académie de médecine (sont) les plus appropriées."
Sur France Info, le ministre revient sur ses déclarations : "Oui, il faut un programme d'éducation à la sexualité, parce que c'est l'époque qui l'exige. Quand on regarde autour de nous les violences sexuelles auxquelles peuvent être soumis nos adolescents, quand on voit les violences intrafamiliales, la prolifération des images pornographiques. Il faut les protéger et l’école a un rôle à jouer, je suis très clair là-dessus (...). Chaque propos doit être mesuré avec soin, on n'est pas dans un domaine qui permet l'à peu près." Le ministre ajoute "j'ai dit qu'il fallait qu'on travaille avec des personnalités pleinement qualifiées (...) et notamment faire appel à l'Académie des sciences, l'Académie de médecine." Interrogé sur la "théorie du genre", il explique qu' "il y a des gens qui considèrent que le sexe biologique n'a pas d'importance (...), que c'est une construction sociale, historique, cette conception philosophique-là, je ne la partage pas (...)." Cela sera-t-il retiré des programmes ? La difficulté, répond-il, tient au fait qu' "il y a plusieurs versions du programme (...). Entre la version initiale, issue du Conseil supérieur des programmes et les derniers échanges, il y a eu une inflation de l'occurrence du mot genre qui est problématique (...). C'est quand même problématique qu'on ne puisse pas avoir un débat posé, mesuré, rationnel sur des sujets aussi fondamentaux et je pense que c'est important qu'on soit précis vis à vis des parents."
A. Portier rappelle alors les propos de Jules Ferry dans la lettre aux instituteurs. Interrogé sur certains contenus de certains sites recommandés par le ministère et de certains manuels, il commente : "la base de tout cela, c'est le programme qui est le coeur pédagogique de tout ce qui est décliné ensuite (...)". Le ministre évoque la nécessité d'avoir "un propos qui soit mesuré, précis" alors que les adolescents ont "besoin d'être protégés" face à une "prolifération de messages". Il "ne pense pas que ce soit à l'école d'avoir un rôle prescriptif" en matière de pratiques sexuelles et il situe cette éducation dans le cadre plus large de "l'éducation à l'image et aux médias".
L'intervention au Sénat sur BFM ici, sur France-Info ici
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