La réforme de 2019 accroît les inégalités sociales et de genre dans les parcours scientifiques (collectif Maths&Sciences)
Paru dans Scolaire le vendredi 29 novembre 2024.
Mots clés : réforme du bac, orientation
"La réforme de 2019 a renforcé l’élitisme qu’elle prétendait diminuer au risque de fragiliser la formation scientifique pour le pays." Voilà le constat qui ressort de l’étude des transformations de l’offre de sciences suite à la réforme du bac. Le Collectif Maths&Sciences, qui a conduit l’étude, publie le 28 novembre une note à ce sujet.
Le Collectif dresse un bilan sévère de la réforme de 2019 s’agissant des enseignements scientifiques. "Au-delà de l’apparente stabilité des heures de sciences, c’est donc moins d’heures pour les disciplines scientifiques, avec moins d’enseignants et plus d’heures facultatives, pour une généralisation d’une culture scientifique uniforme et sans les moyens de son ambition. Voilà donc le bilan d’une réforme qui diminue le nombre d’élèves formés aux sciences et restreint sa polyvalence scientifique."
La note revient en détail sur les conséquences de cette réforme. Si une légère augmentation des heures de sciences est observable, elle se fait sur fond d’économies de postes ; l’émergence des heures facultatives a conduit à une diminution des heures de sciences obligatoires ; la relégation au rang d’option d’une partie de l’offre de mathématiques aggrave la discrimination sociale ; l'enseignement de la "culture scientifique" a été privilégié au détriment des disciplines scientifiques dont le volume horaire a diminué excepté pour l’informatique.
La réforme renforce les inégalités sociales et de genre dans les parcours scientifiques, rapporte le collectif. "En affectant des moyens supplémentaires à une formation intensive devenue optionnelle en mathématiques dans un contexte de réduction globale de l’offre de sciences, la réforme avantage un public surtout masculin et socialement très favorisé au détriment de celles et ceux à qui la possibilité d’une formation avancée est restreinte ou supprimée.".
En termes d’orientation, l’écart se creuse entre élèves issus de milieux favorisés et défavorisés. "En rendant une partie des mathématiques optionnelles, on restreint leur accès aux élèves les mieux informés et décidés sur leur avenir professionnel. Ceci aggrave la discrimination sociale face à l’information pour l’orientation".
Entre lycées également, les disparités s’accentuent, car "le statut facultatif de ces nouveaux enseignements de mathématiques (…) conduit à davantage d’entre-soi et d’élitisme dans la discipline."
La note ici.
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