"Le projet de l'Education nouvelle est activiste" (VEN, la revue des Ceméa)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le mardi 19 novembre 2024.
Mots clés : VEN, Ceméa, éducation nouvelle
"Ces secteurs (du champ de l’éducation et du soin, ndlr) n’attirent plus." C'est l'état des lieux que dresse David Ryboloviecz dans l’édito du nouveau numéro de Vers l’éducation nouvelle (VEN), la revue des Ceméa. "Manque de reconnaissance et perte de sens, restriction des moyens financiers, marchandisation sont sans doute des éléments qui viennent expliquer cette pénurie et cette désaffection", poursuit le directeur national des Cémea. Mais "face à ces constats peu réjouissants", il ne faut pas baisser les bras, et bien plutôt "relancer l’engagement individuel et collectif", écrit celui pour qui – et sûrement pour beaucoup d’autres – "l’éducation populaire est sans doute encore la solution".
Ce numéro d’octobre-décembre 2024 aborde de nombreux sujets sous des formats divers. Sont ainsi proposés un décryptage du cadre du parent accompagnant en ACM (accueil collectif de mineurs), une infographie sur les inégalités entre école privée et école publique, une présentation du BPJEPS, un diplôme pour être éducateur sportif, ou encore un reportage sur un potager participatif au Mans. S’y trouve également un entretien avec Philippe Meirieu. Le spécialiste des sciences de l'éducation souligne le rôle des éducateurs dans l'évocation de l’histoire du RN, de "son idéologie xénophone et (de) ses complicités avec les régimes illibéraux", dans un contexte où "pour une bonne partie des jeunes générations, il s’agit d’un parti comme un autre qui incarne une forme de révolte contre l’ordre établi et représente la meilleure garantie possible contre d’hypothétique ‘envahisseurs’".
À l’occasion du "point de vue" dédié au SNU, la mission des Ceméa est formulée sans équivoque. "Nous, associations d’éducation populaire, réaffirmons qu’une citoyenneté active et réfléchie se construit au fil d’expériences collectives et diversifiées dans un cadre choisi par les jeunes eux-mêmes et non imposé à coup de décrets." Est rappelée leur conception des jeunes comme "acteurs de leur propre émancipation", à l’opposé de celle du SNU qui "contraint" les jeunes.
Le dossier principal est quant à lui consacré au numérique, à ses usages et représentations, et aux transformations des relations qu’il induit. Enrichi d’analyses, de chiffres, d’interviews, de reportages, le dossier apporte un solide éclairage sur un sujet qui concerne l’ensemble des acteurs de l'éducation, jeunes et moins jeunes.
Place est aussi faite à un ton plus léger, avec un portfolio de photos de cabanes ("des projets d'enfants qui donnent à vivre une aventure individuelle ou collective"), une planche de BD sur la dépendance aux écrans (dont les parents ne sont pas exempts !), des activités à destination des enfants, des recommandations pour "lire, regarder, écouter…"
À travers des réflexions, des cas concrets, des points de vue et des perspectives, les sujets traités dans ce numéro rappellent chacun à leur manière les valeurs et la mission des Ceméa, inscrits dans un "projet d’espoir et d’émancipation qui est une réponse aux pensées tristes et étriquées qui se répandent ici et là", écrit David Ryboloviecz.
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