Stages : il manque un cadre pour identifier et valoriser les compétences acquises par les élèves en entreprise (Collectif orientation et Vers le Haut)
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 19 novembre 2024.
Mots clés : MEDEF, stages, orientation, VersleHaut
Pour valoriser les compétences que les jeunes acquièrent lors de leurs stages en entreprise, il faudrait disposer d'un "référentiel national" des situations qui permettent de les développer, mais aussi expérimenter dans des territoires "un système innovant de reconnaissance" de ces compétences avant de mettre en place un "comité de validation des compétences au niveau national". Ces évolutions supposent que soient définis les outils et les formations dont les équipes éducatives et les personnels des entreprises ont besoin pour préparer les jeunes au stage, les accueillir et les aider ensuite à en tirer les enseignements : plateformes, livrets d'accueil, vidéos, bonnes pratiques...
Ces recommandations figurent dans le rapport sur les "immersions en entreprise", qu'il s'agisse des stages de 3ème et de seconde ou des PFMP des lycéens professionnels, conduit par le "Collectif orientation" et par le MEDEF (mouvement des entreprises de France). Elles viennent en conclusion de l'enquête quantitative menée par "OpinionWay" et celle qualitative conduite par le ThinkTank "Vers le haut", pour "mieux comprendre la réalité des immersions et leur influence sur les parcours d'orientation des jeunes". En voici les principaux résultats.
95 % des jeunes disent qu'ils ont été bien accueillis en entreprise, mais 8 % n'ont pas apprécié leur stage et 5 % n'en ont tiré aucun bénéfice. C'est le cas de cette élève de première qui a décidé de ne pas devenir avocate après un stage dans un cabinet où on lui donnait "des choses à lire" qu'elle essayait de comprendre mais où elle ne pouvait pas poser de questions et où on la laissait seule pour le déjeuner.
Dans "environ 50 % des cas" (hors lycée professionnel), "une interaction a lien entre le tuteur et l'enseignant avant le début du stage", 45 % après le stage, mais seules 14 % des quelque 600 entreprises interrogées estiment que les élèves qu'elles ont reçus étaient "bien préparés à leur stage". Deux enseignants sur trois disent avoir "échangé individuellement avec les élèves" après le stage, 42 % ont organisé une restitution collective de leurs expériences. Quant aux élèves qui ont fait des stages (80 % des quelque 636 élèves de la 5ème à Terminale interrogés), ils sont 6 sur 10 à faire état de difficultés qu'ils ont rencontrées pour poser des questions et/ou savoir comment se comporter et/ou savoir quoi observer et/ou comment faire leur rapport de stage.
Seuls un peu plus de 4 enseignants sur 10 considèrent que les moyens dont ils disposent pour accompagner leurs élèves dans la recherche de stages sont suffisants. Pour leur part, les élèves sont confrontés à une triple exigence, travailler leur candidature et leur CV, trouver une entreprise qui les accepte et un stage qui soit cohérent avec leur choix de carrière. "A cela s'ajoutent les difficultés liées au transport." Les enseignants estiment à 82 % que les "élèves issus des milieux défavorisés ont plus de difficultés à trouver un stage" que leurs camarades favorisés. 71 % des élèves ont fait appel à un membre de leur famille ou de leur entourage, seuls 20 % "ont trouvé leur stage grâce à une plateforme", mais ceux qui l'ont fait ont été plus nombreux à être ensuite accompagné par un tuteur, à recevoir des conseils personnalisés, à se voir confier un projet ou une tâche.
A noter encore que 20 % des entreprises se refusent à accueillir des stagiaires, et parmi celles qui en ont accueillis (hors PFMP), 45 % évoquent des difficultés à libérer du temps de leurs salariés pour les élèves, 20 % des difficultés sont "liées à la période de réalisation des stages". Le collectif Orientation et le MEDEF estiment nécessaire d'amener les tuteurs et les chefs d'entreprise "à repenser cette période d'immersion" comme un moment de valorisation des jeunes, mais aussi de développement "de nouvelles compétences auprès de leurs collaborateurs".
L'enquête ici
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