Pourquoi exposer à Educatech ? (propos recueillis sur les stands)
Paru dans Scolaire le jeudi 14 novembre 2024.
Mots clés : Educatech, exposants, entreprises, éducation
Le salon Educ@tech est l'occasion pour les visiteurs de rencontrer des exposants. ToutEduc en a interrogé plusieurs sur les enjeux de leur présence dans le contexte de l'économie de l'éducation.
Aratice est un ensemblier qui vend aux collectivités et aux établissements "des équipements audiovisuels, informatiques et du mobilier innovant", notamment des tableaux blancs interactifs sur des supports permettant de les adapter à la taille des élèves. Selon son expérience, les collectivités ont des budgets dédiés à ces équipements. Il ajoute que le programme NEFLE ("Notre école, faisons la ensemble" dans le cadre du Conseil national de la refondation) aide à financer l'installation de dispositifs innovants. Il constate que, malgré les difficultés économiques, l'année qui s'achève a été de son point de vue "correcte" parce que sa société est connue : "on a su créer une marque et élargir la gamme, ce qui nous permet de proposer des solutions complètes."
Le raisonnement est légèrement différent chez Datavenir qui se présente comme "le site de référence des licences logicielles pour la France et les pays francophones" et qui s'appuie également sur un catalogue diversifié pour répondre aux divers besoins d'un établissement. Pour ses représentants, les établissements ont les budgets lorsqu'ils ont un besoin bien identifié, mais ils sont longs à prendre une décision, le devis peut rester un an sur le bureau du gestionnaire avant que l'achat se concrétise. Et c'est souvent dans un second temps qu'un autre besoin est identifié, et donne lieu à une nouvelle démarche commerciale, une fois la relation de confiance établie.
Lalilo propose "un programme en ligne" permettant aux enseignants de CP et CE notamment, de "différencier leur enseignement de la lecture" et de repérer les difficultés d'oralisation des graphèmes. Il est gratuit pour eux puisque la société a répondu à l'appel d'offres du P2IA, le "Partenariat d'innovation et intelligence artificielle" : le ministère a donc acheté les licences pour 5 ans pour quelque 40 000 enseignants, il en a acheté aussi pour les TNE (territoires numériques éducatifs), mais les licences arrivent à échéance. "Il y avait une volonté politique. Qu'en est-il aujourd'hui ? Les coopératives scolaires et les mairies sont-elles prêtes à prendre le relais ? Nous pensons que l'accès au logiciel doit être gratuit pour les enseignants." Les concepteurs de la méthode ont confiance, leur produit est meilleur que les autres et surtout différent.
Eaton est une multinationale industrielle, 27 Md$ de chiffre d'affaires, 100 000 salariés dans le monde, elle est surtout connue pour ses "onduleurs" et sa signalétique anti-incendie. Elle est sur le salon pour faire connaître ses accessoires informatiques, notamment des supports écrans et armoires de recharge de PC portables et de tablettes. Ces meubles pourraient être repensés pour le stockage des smartphones des élèves si la "pause numérique" est promulguée. Les alvéoles seraient sécurisées pour que chaque collégien retrouve son appareil. Le stand semble davantage être là pour saisir où sont les besoins, pour écouter les visiteurs que pour leur vanter les mérites de l'entreprise.
Nolej est une startup française dont la solution s'appuie sur l’intelligence artificielle générative pour proposer aux élèves des activités interactives de "micro-learning" (apprentissage en petites séquences) à partir des cours d’enseignants. Ceux-ci importent des fichiers qui serviront de base aux activités d’apprentissage. Ils adaptent ensuite le contenu aux besoins des apprenants, en choisissant des objectifs d’apprentissage, des thèmes et des niveaux de difficulté. Le programme permet aussi de générer des plans de cours et de transformer une vidéo en vidéo interactive. Reste à répondre aux craintes d'une partie de la communauté éducative qui ne voudrait pas se voir dépossédée de l'initiative pédagogique par une machine. Non, explique Lucie Jacquet-Malo qui a participé à la mise en place de Nolej IA dans son université Picardie Jules Vernes. Il s'agit d'un "assistant virtuel", et les "tâches chronophages" peuvent lui être déléguées. Autre question, quel est l'effet sur les élèves ? Le principal adjoint du collège Condorcet (Paris), où le dispositif est mis à disposition des enseignants, répond que, s’ils ne peuvent pas encore y répondre avec certitude, ils ont pu observer un effet sur les élèves en décrochage "qui ont pu être récupérés".
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