Choc des savoirs : premières réactions extrêmement négatives des organisations syndicales
Paru dans Scolaire le mardi 12 novembre 2024.
Mots clés : Acte 2 choc des savoirs, syndicats, groupes de besoin
Les premières réactions syndicales aux annonces d'Anne Genetet concernant "l'acte II du Choc des savoirs" sont extrêmement négatives, bien que l'entourage de la ministre de l'Education nationale ait indiqué qu'elle avait consacré "une vingtaine d'heures" à la concertation avec les organisations représentatives.
Pour la CGT Éduc’action, la ministre ne tient pas la promesse qu'elle avait faite, lors de sa prise de fonction, d'un retour au "dialogue social". Elle maintient des mesures qui sont "très largement dénoncées par le monde de l’Éducation". L'organisation syndicale dénonce de plus "un numéro d’équilibriste" puisque la ministre veut "imposer des mesures nécessitant un nombre d’enseignant·es non négligeable dans un contexte d’austérité budgétaire et de suppression de postes." La CGT Éduc’action considère que "la réussite de tou·tes les élèves (...) ne peut passer que par (...) une réduction des effectifs par classe et une prise en charge plus individualisée, mais aussi par la mise en place de dispositifs d’aide à ces élèves en difficultés (type Rased)". Le syndicat dénonce aussi la labellisation des manuels en primaire qui contribuera à l'encadrement des pratiques professionnelles.
Pour sa part, l'UNSA Education voit dans cet acte II "une fuite en avant". "Alors même que la mesure phare de l'acte I, les groupes de besoin, n'a fait l'objet d'aucune évaluation, n'étant en place que depuis quelques semaines, comment peut-on imaginer un acte II ? (...) Avant même de lister une énième série d’injonctions à mettre en œuvre, la priorité pour la ministre devrait être de rétablir la vérité sur le travail et le dévouement de nos collègues, c’est le minimum qu’ils méritent."
Pour le SNALC, "le délire continue". "Une nouvelle usine à gaz est annoncée en 4e / 3e pour la rentrée prochaine (...). Il faudra gérer le programme avec deux modalités d’enseignement différentes et souvent deux professeurs différents chaque semaine." Autre "usine à gaz", "une épreuve anticipée de mathématiques" pour les lycéens tandis que le DNB deviendra "obligatoire pour le passage direct en seconde" bien que le ministère n'ait pas été en mesure d'expliquer "comment on affectait plusieurs dizaines de milliers d’élèves sur des résultats d’examen qui tombent en juillet". L'organisation syndicale indique que "les premiers résultats de son enquête en cours montrent que les groupes de 6e / 5e sont très majoritairement rejetés".
Le SUI, le syndicat FSU de l'inspection dénonce "l’extension des groupes de niveau aux classes de 4ème et 3ème" ainsi que le DNB obligatoire pour l’entrée en seconde, d'autant qu'il sera "plus difficile à obtenir avec un poids renforcé du contrôle terminal". L'orientation des élèves qui ne l'obtiendront pas "vers les classes prépa-seconde est un leurre, puisque les horaires d’enseignement général ne permettent pas une préparation à l’entrée en seconde dans de bonnes conditions" tandis que "leur orientation en CAP n’est pas plus envisageable puisque l’offre est déjà insuffisante et que l’affectation dans des filières non choisies ne conduirait qu’à produire du décrochage."
La FCPE signale que la mise en place des "groupes de besoin" s'est heurtée "à la réalité du terrain, à la résistance des conseils d'administration dans un climat scolaire qui se dégrade de plus en plus". Les parents d'élèves ajoutent qu'avec l'épreuve anticipée de mathématiques, "la pression va encore s’accentuer au lycée, notamment en première alors que nombre d’élèves sont déjà au bord du point de rupture". La fédération des conseils de parents d'élèves ajoute que "tout ceci" se fait "sans aucune concertation". Elle rappelle que "son recours contre le choc des savoirs est en ce moment même en cours d'instruction devant le Conseil d'Etat" et elle "renouvelle son appel à l’organisation d’une convention citoyenne pour apporter des réponses pérennes et capables de faire consensus à l’échelle de la nation".
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