Retraites : les enseignants partent avec des niveaux de pensions supérieurs à ceux des enseignantes (DEPP)
Paru dans Scolaire le vendredi 25 octobre 2024.
"Durant l’année scolaire2021-2022, 19 800 enseignants titulaires ou assimilés titulaires (dans le privé, ndlr) sont partis à la retraite, dont deux tiers de femmes (13 000)", calcule la DEPP. Le service statistique de l'Education évoque une certaine stabilité du nombre des départs à la retraite, "entre 17 000 et 20 000 départs par an" depuis "les années 2010". Il indique que les enseignants du privé "partent à la retraite plus tard que leurs homologues du public" (60,7 ans pour le 1er degré public contre 61,2 pour le 1er degré sous contrat, 62,8 contre 63 pour le second degré), ce qui "s’explique en partie" par la possibilité pour les anciens instituteurs du public de partir plus tôt à la retraite, une possibilité qui n'existe pas dans le privé.
Elle note que les enseignants du premier degré public partent à la retraite en moyenne deux ans plus tard en 2022 (61,2 ans) par rapport à 2015 (59,2 ans). La proportion des enseignants ayant été instituteurs diminue au profit de ceux "de catégorie sédentaire" qui ne peuvent partir "que cinq ans plus tard, au même âge que les enseignants du second degré".
D'autres facteurs expliquent le recul du départ de l'âge de départ à la retraite, y compris au-delà de l’âge d’ouverture des droits. Ce sont bien sûr "les réformes successives" qui amènent à allonger la durée d’assurance requise pour bénéficier d’une pension à taux plein, mais aussi la création de la classe exceptionnelle en 2017 qui "a incité des enseignants à décaler leur départ pour en bénéficier".
Mais, "quel que soit le degré et le secteur d’enseignement, les hommes partent en moyenne plus tard que les femmes". Cet écart a plusieurs causes, notamment le fait que, sous certaines conditions qui en excluent de fait les hommes, "chaque enfant né avant 2004 donne droit à une bonification de quatre trimestres" et que les parents de trois enfants ou plus pouvaient partir de façon anticipée.
En ce qui concerne le niveau des pensions, la DEPP ne donne aucune indications sur les retraités du privé, sans justifier cette absence d'informations. La pension médiane des enseignants du premier privé public partis en 2019 est de 2 854€, de 2 875€ (en euros constants) pour ceux qui sont partis en 2022. Dans le second degré public, elle est passée de 3 117€ à 3 057 euros bruts. La DEPP souligne les différences entre les hommes et les femmes. Dans le 1er degré 2 932 pour les enseignants contre 2 854 pour les enseignantes, et pour le second degré, 3 130 euros contre 3 021 euros. "Ces écarts s’expliquent en partie par le recours au temps partiel plus fréquent dans la carrière des enseignantes que dans celle des enseignants (...). Les hommes sont aussi surreprésentés parmi les corps ou grades plus rémunérateurs", agrégés, hors classe, classe exceptionnelle. Ces écarts s’expliquent aussi par la majoration de 10% sur la pension brute dont peuvent bénéficier les enseignants ayant au moins trois enfants, ce dont les deux parents peuvent bénéficier s'ils sont fonctionnaires, et les enseignants "sont proportionnellement plus nombreux que les enseignantes à en jouir". La différence s'explique aussi par le jeu des décotes et surcotes.
La note "Durant l’année scolaire 2021-2022, 19 800 enseignants du premier et du second degré sont partis à la retraite. L’âge moyen du départ est de 62 ans" est téléchargeable ici.

