L'UNSA-éducation adresse aux parlementaires une critique en règle du PLF
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 25 octobre 2024.
Mots clés : UNSA, PLF 2025
Le projet de loi de finances "n’est pas à la hauteur des défis que doit relever notre service public d’éducation et de formation", estime Morgane Verviers. La secrétaire générale de l'UNSA Education l'écrit aux président.e.s des divers groupes parlementaires qui vont devoir se positionner sur le vote du PLF.
Elle fait valoir que "la précarité croissante, la détérioration des conditions de travail et la stagnation du pouvoir d’achat pèsent lourdement sur le fonctionnement des écoles, des collèges, des lycées, des universités, des établissements de recherche ou de culture, des services, en territoire ou au ministère". Elle ajoute que le point d’indice "doit être revalorisé", au minimum "à hauteur de l’évolution de l’indice des prix à la consommation". Elle fait aussi remarquer que la GIPA (Garantie individualisée du pouvoir d’achat) "n’apparaît plus dans le budget 2025" et elle considère que sa disparition est "catastrophique".
En ce qui concerne l'enseignement scolaire, elle fait remarquer que les classes sont "les plus surchargées d’Europe" et que la baisse du plafond d'emploi "aura un effet dévastateur sur les moyens de remplacement". Elle regrette que des moyens sont "fléchés" pour financer le "Choc des savoirs" et pour les "prépa lycées", des dispositifs "injustes et inefficaces".
Les autres critiques adressées au PLF portent sur le dispositif PACTE recentrés sur les remplacements de courte durée, aux dépens des projets pédagogiques, et sur les difficultés d'accès à la formation continue, notamment pour la formation de personnels spécialisés et pour l’inclusion, laquelle "n’est pas assurée financièrement dans ce projet de loi de finances, ni en manière de création de postes d’AESH, ni pour améliorer leur rémunération". Ce budget n'est pas non plus "assez transparent ni ambitieux en matière de financement de la santé scolaire". De plus le nombre de postes d'assistants de service social "ne permet pas de répondre aux situations de fragilité dans les établissements", tandis que leurs frais de déplacement sont diminués de 15%, tout comme ceux des inspecteurs.
Morgane Verviers considère qu'une "rémunération Socle doit être créée pour les AED (assistants d’éducation)" et la situation de l'enseignement supérieur, la baisse de "plus de 100 millions d’euros" du budget alloué aux bourses étudiantes et le sous-financement des établissements d’enseignement supérieur. Elle dénonce aussi la situation du privé, mieux loti que le public. "C’est notamment le cas pour l’enseignement agricole, quand des établissements privés bénéficient de subventions plus ou moins déguisées de la part de collectivités territoriales alors que 30 % des établissements publics sont en difficulté."
Plus globalement, "la revalorisation des métiers de l’éducation nécessite des moyens forts, à la hauteur de la pénurie croissante d’enseignants dans notre pays (...). Des enveloppes doivent être à nouveau dégagées pour valoriser le travail d’équipe des équipes pédagogiques, qui est un levier important pour l’attractivité du métier enseignant."
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