Les écrans ne sont pas le "mal absolu" si on pense développement de l'enfant (ANAE)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le vendredi 25 octobre 2024.
"Les écrans ne sont pas le mal absolu mais une utilisation non-conforme aux besoins développementaux de l'enfant peut s'avérer nuisible", écrit Nevena Dimitrova (HES, Lausanne) dans l'article qu'elle consacre aux risques et opportunités que représentent les écrans pour le développement du langage chez l'enfant de moins de 5 ans. Le dossier du dernier numéro de l'ANAE est en effet consacré aux effets du numérique et des écrans sur le développement et les apprentissages. L'ensemble des contributions invite "à donner aux parents et aux professionnels des éléments de réponses raisonnables et mesurés", la question étant "complexe et délicate".
Une étude sur l'exposition aux écrans des moins de trois ans en Suisse romande, plus de deux heures par jour, "découle de l'usage des écrans par les parents en leur présence", mais "les recommandations d'usage (qui leur sont adressées) sont globalement très peu suivies". En ce qui concerne les effets sur langage, "la littérature est inconsistante", mais "des scientifiques se penchent sur la question de savoir quelles caractéristiques du contexte d'utilisation et du contenus sur écrans rendent l'exposition moins négative, voire positive pour l'apprentissage et le développement de l'enfant".
La question se pose aussi pour les programmes informatiques utilisés en classe. "Trouver et évaluer les nombreuses applications disponibles sur l'App Store ou le Play Store peut représenter un défi (...). Il est essentiel d'établir des critères clairs et vérifiables pour garantir que les applications répondent à des normes éducatives élevées."
Dans son éditorial, Edouard Gentaz met en garde, indépendamment de la question des écrans, sur l'état de santé mentale des adolescents. En France, "les jeunes sont très majoritairement en bonne santé", mais on observe une augmentation des maladies psychiatriques de près de 20 % entre 2019 et 2022. On trouve de même "une augmentation inquiétante des problèmes de santé mentale à travers le monde, plus spécifiquement chez les jeunes depuis deux décennies". Conclusion, "il est urgent que les pouvoirs publics et les professionnels se saisissent de cette question", d'autant "qu'il est possible d'agir d'une manière efficace pour favoriser et renforcer les ressources internes et externes" des adolescents.
ANAE (Approches neuropsychologiques des apprentissages chez l'enfant", n° 191 (le site ici)
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