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PLF 2025 : le montant pour le pass Culture est inchangé mais Rachida Dati demande une refonte du dispositif

Paru dans Scolaire, Culture le vendredi 18 octobre 2024.

Le montant du budget du ministère de la Culture dédié au pass Culture pour l’année 2025 reste inchangé, indique le "bleu" (document annexe au PLF). Comme en 2024, "210,5 M€ seront consacrés au financement des moyens dédiés au fonctionnement et aux investissements de la SAS pass Culture (société par actions simplifiées d’intérêt général, ndlr)", précise le document. Une part du budget du ministère de l’Éducation nationale lui est aussi dédiée, à hauteur de 72M€.

Le pass Culture se divise en deux parts : celle individuelle permet à tous les jeunes entre 15 et 18 ans de recevoir des crédits à dépenser dans des produits ou activités culturels dont le montant varie avec l’âge. Cette part est prise en charge par le ministère de la Culture. Quant à la part collective, elle permet la mise en place de projet d’EAC (éducation artistique et culturelle) par les enseignants pour des groupes scolaires de la 6e à la terminale.

Pour le gouvernement, le pass Culture "est un franc succès auprès des jeunes avec plus de 4,2 millions de bénéficiaires depuis le lancement du dispositif". S’il "continuera sans doute sur une trajectoire positive", l’exécutif estime que le pass Culture doit travailler "à l’atteinte d’objectif plus qualitatifs", indique le "bleu". Entendre par là, faire en sorte qu’il s’adresse davantage aux jeunes les plus éloignées des pratiques culturelles et promouvoir une plus grande "diversité des pratiques culturelles". Un autre enjeu concerne l’inscription des moins de 18 ans, plus difficiles à solliciter.

Dans une tribune parue dans Le Monde le 11 octobre, la ministre de la Culture Rachida Dati appelle à une réforme en profondeur du dispositif. Elle salue d’abord "l’éclatante réussite" de cette mesure, tant de la part collective, fortement mobilisée par le corps éducatif, que de la part individuelle "plébiscitée par les jeunes". Pour autant, la ministre pointe des failles dans la part individuelle qui "reste encore, trop souvent, un instrument de consommation culturelle et de reproduction sociale". Référence est ici faite au rapport de l’IGAC (inspection générale des affaires culturelles) qui montrait les limites du pass à répondre aux objectifs de diversification et de démocratisation des pratiques culturelles. Des limites, relatives aussi à son mode de financement, ont également pointées par un rapport de la commission des finances du Sénat et un audit de la Cour des Comptes en 2023.

Selon la ministre, le pass Culture se doit de répondre à deux défis majeurs : "Comment réellement diversifier les publics, en amenant à la vie culturelle de nombreux jeunes qui pensent que la culture n’est pas faite pour eux ? Et comment réellement diversifier les pratiques culturelles de nos jeunes, en les amenant à renouveler leurs habitudes ?"

Pour y répondre, des mesures sont avancées : donner davantage aux jeunes de classe modeste, en vue de "corriger les inégalités de destin", réserver une part du crédit au spectacle vivant, "avec moins de 1% des réservations", et penser, en lien avec son homologue Anne Genetet, une "continuité entre l’école et la culture avec une part collective qui peut et doit être un tremplin vers la part individuelle". Le pass Culture amènerait ainsi les élèves à "une citoyenneté culturelle". Les propositions ne s’arrêtent pas là. Il s’agirait aussi de repenser le modèle de financement de sorte à encourager la diversification des pratiques (inciter notamment les jeunes à rencontrer les librairies indépendantes) et "d’explorer de nouveaux usages" pour ne pas restreindre le pass à sa dimension "cagnotte individuelle". Sont mentionnés un système de géolocalisation de l’offre culturelle près de chez soi, un partage de covoiturage et de recommandations, sur le modèle des réseaux sociaux.

"Dans les prochains mois, je lancerai une première expérimentation de ces nouveaux usages, à l’échelle d’une région", écrit la ministre, qui conclut : "Ces cinq chantiers en appellent d’autres. Je veux les mener avec l’ensemble des acteurs culturels et les collectivités territoriales. (…) L’avenir du Pass culture n’est pas écrit d’avance, mais il est notre chance pour contribuer à un nouvel âge d’or de la culture en France."

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