Opinions sur l’École et l’éducation, Semaine du 22 septembre au 28 septembre 2024 (P. Watrelot)
Paru dans Scolaire le dimanche 29 septembre 2024.
Comme chaque semaine, Philippe Watrelot nous propose une revue des tribunes et débats qui agitent le système éducatif.
Ça y est nous avons une ministre ! Et même deux avec un ministre délégué à la réussite scolaire (comme Ségolène Royal, ministre déléguée auprès de Claude Allègre, ndlr) et à l’enseignement professionnel. La première réaction est de s’interroger sur la connaissance des dossiers de ces deux personnes. Pour l’une, la réponse est “pas grand chose”, pour l’autre, il semble surtout être un défenseur de l’enseignement privé plus que de l’enseignement professionnel.
Mais la question centrale c’est surtout : cela change t-il la politique éducative ? La réponse est négative pour plusieurs chroniqueurs qui voient de la continuité et alertent en même temps sur le mur budgétaire auquel l’action gouvernementale va être confrontée.
Bonne lecture …
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Avec Anne Genetet, l'Education face à la tourmente budgétaire
Nommée le 21 septembre ministre de l'Education nationale, quelle ministre sera Anne Genetet ? Elle aura à concilier sa fidélité à G. Attal avec un budget en nette baisse dès 2025. Mission impossible pour une ministre inexpérimentée ? Perspective inquiétante pour des personnels déjà défavorisés ?
François Jarraud – Blog Médiapart du 22 septembre 2024 (ici)
L’idéal éducatif de Genetet : "la souffrance, la discipline, les rites"
Peut-on confier sans risques le service public d’éducation à une ministre qui voit dans "la souffrance, la discipline, les rites" un fondement de l’éducation ? Si ses fantasmes se concrétisent en programme, l'école a du souci à se faire.
Bernard Girard – Blog Médiapart du 22 septembre 2024 (ici)
Nouveau gouvernement : au-delà des personnes, la politique éducative reste la même
Pour Yannick Trigance, la nomination de la ministre est "un non-évènement" : peu importe le nom de la ministre, la politique menée est la même. L’élu se dit "sans illusion face à cette succession de ministres qui, sans état d’âme, portent la conception d’une école soumise aux règles du marché".
Yannick Trigance – Le Café Pédagogique 23 septembre 2024 (ici)
Claude Lelièvre : quelques singularités de la nomination d’Anne Genetet
Un jour après la nomination du 21 septembre 2024 d’Anne Genetet à la tête du ministère de l’Éducation nationale, l’historien Claude Lelièvre revient pour le Café pédagogique sur ce choix, d’une femme et d’une médecin pour ce ministère. Mais Claude Lelièvre interroge davantage le contexte politique "qui semble davantage relever du domaine de la communication que de la médecine", écrit-il dans ce texte.
Claude Lelièvre – Le Café Pédagogique 23 septembre 2024 (ici)
"Croire que la marche vers une “école unique” a débuté dès l’école républicaine de Jules Ferry est une erreur historique"
C’est après la première guerre mondiale qu’une telle école a commencé à être instituée. L’"égalité d’éducation" prônée par le célèbre ministre de l’instruction publique concernait avant tout l’anéantissement des privilèges de l’Ancien Régime, et non pas un "nivellement absolu des conditions sociales", rappelle l’historien Claude Lelièvre dans une tribune au "Monde".
Claude Lelièvre Le Monde [€] le 24 septembre 2024 (ici)
"Il existe un mécanisme qui permettrait de rendre le logement étudiant plus rentable : céder gratuitement le foncier public"
Pour aider les étudiants et les jeunes actifs qui peinent toujours davantage à se loger, l’ancien député LRM de Moselle Richard Lioger préconise, dans une tribune au "Monde", de mener une politique spécifique à destination de cette population, où l’Etat céderait gracieusement des mètres carrés de friches pour réduire les coûts de construction.
Richard Lioger, Ancien député et rapporteur de la loi ELAN
Le Monde [€] le 24 septembre 2024 (ici)
"Le droit des élèves à la déconnexion doit être formellement reconnu"
Le temps d’écran des enfants augmente sans garde-fou, avec de graves conséquences sur leur santé physique et mentale, alerte un collectif d’enseignants, de médecins, de chefs d’entreprise, de directeurs de grande école, d’éditeurs et d’artistes, qui appelle à enrayer une catastrophe sanitaire.
Tribune Collective - Le Monde [€] le 24 septembre 2024 (ici)
Jean-Pierre Terrail ou la pensée poil à gratter
L’historienne Laurence de Cock propose une lecture du livre de Jean-Pierre Terrail La crise de l’école et les moyens d’en sortir. Pour elle, "Terrail dérange et démange comme à chaque fois", elle l’interpelle sur quelques "impensés ou insuffisamment pensés" dans ce texte "Jean-Pierre Terrail ou la pensée poil à gratter".
Laurence de Cock – Le Café Pédagogique le 24 septembre 2024 (ici)
Éducation nationale : "Je crains qu’Anne Genetet se laisse très vite déborder"
Alain Bentolila, professeur de linguistique, réagit à chaud à la nomination de la "novice" Anne Genetet au ministère de l’Éducation nationale.
Alain Bentolila – Le Point [€]le 24 septembre 2024 (ici)
Stabilité ou appel du vide rue de Grenelle ?
Pas de doute après la passation de pouvoir entre N. Belloubet et A. Genetet le 23 septembre. Il n'y a plus d'idéologues à la tête de la rue de Grenelle. A. Genetet a vanté la stabilité et parlé bonheur. Pas budget. Le vide de la rue de Grenelle pourrait bien faire l'affaire du boulevard de Bercy.
François Jarrraud – Blog Médiapart le 24 septembre 2024 (ici)
Six en deux ans : les ministres de l’Education nationale se suivent et leurs politiques se ressemblent
En cette année olympique, c’est la saison des records. Après qu’Emmanuel Macron a érigé le foutage de gueule et le mépris de la démocratie au rang de discipline olympique, Michel Barnier vient de battre le record de la durée la plus longue pour constituer un gouvernement. Peut-être celui-ci aura-t-il aussi celui de l’espérance de vie la plus courte ?
Et pour l’Education nationale, c’est le record du turnover : six ministres en (un peu plus de) deux ans ! Faisons le compte depuis 2022 : Jean-Michel Blanquer, Pap N’diaye, Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castera, Nicole Belloubet et aujourd’hui Anne Genetet (accompagnée d’un ministre délégué chargé de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel, Alexandre Portier).
Philippe Watrelot – Alternatives Économiques le 24 septembre 2024 (ici)
Anne Genetet à l’Education : "On ne peut pas attendre plusieurs mois qu’elle maîtrise les dossiers"
Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire, la nomination rue de Grenelle de la députée macroniste, novice dans le domaine, est "une marque de mépris pour les questions d’éducation".
Interview de Sophie Vénétitay (SNES-FSU), Le Nouvel Obs 24 septembre 2024 (ici)
"Avec l’inclusivité, un autre rapport à l’école se profile : c’est au groupe de s’adapter à l’individu"
Professeure de philosophie dans un lycée à Nantes et chroniqueuse pour "Marianne", Audrey Jougla s'inquiète des contraintes de l'école inclusive pesant sur les enseignants et de l’intrusion croissante de la médecine dans la pédagogie.
Audrey Jougla - Marianne le 24/09/2024 (ici)
L’entrée à la hussarde de la nouvelle ministre de l’Education nationale
Anne Genetet ne s’est pas limitée à tenter d’apparaître comme non étrangère au monde de l’Ecole en se présentant comme appartenant à toute une lignée de membres de l’enseignement, elle a tenu à la magnifier ostensiblement en féminisant l’expression qui se veut gratifiante d’"hussards de la République"
Claude Lelièvre - Blog Médiapart le 25 septembre 2024 (ici)
"Le programme de SES pour le bac a été allégé à la hache"
Trop chargés, les programmes de la spécialité sciences économiques et sociales (SES) au baccalauréat appelaient un allègement, que le gouvernement a prévu dès cette année scolaire 2024-2025. Mais les trois chapitres (sur douze) qu’il a supprimés sont précisément les plus susceptibles de remettre en cause les doctrines dominantes…
L’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses), qui regroupe plus de 2 300 enseignants de la discipline, soit plus de 40 % d’entre eux, demandait cet allégement, mais regrette le coup supplémentaire porté au pluralisme dans l’enseignement de leur spécialité au lycée.
Toutes deux enseignantes, Amandine Oullion, coprésidente de l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses), et Emmanuelle Caley, membre du bureau national de l’Association française d’économie politique (Afep), souhaitent une refonte complète des programmes afin de faire plus de place à l’interdisciplinarité et à des thèmes importants comme l’écologie.
Alternatives Économiques [€] le 25 septembre 2024 (ici)
Démocratiser les classes "prépa". Le mythe à l’épreuve des politiques publiques
Si une volonté de démocratisation des classes préparatoires aux grandes écoles est affichée depuis au moins deux décennies, elle peine à se traduire dans les faits et les inégalités sociales persistent toujours en leur sein, alors que par ailleurs ces mêmes classes perdent en attractivité. Faut-il et, si oui, comment poursuivre l’effort de démocratisation de ce cursus ? S’appuyant sur des données institutionnelles et les résultats d’une enquête menée auprès de préparationnaires et d’enseignants, Tom Porcedo-Zimmermann dresse un état de lieux des leviers existants en matière d’ouverture sociale des classes préparatoires et formule des propositions pour une meilleure effectivité sur le terrain.
Tom Porcedo-Zimmermann – Fondation Jean-Jaurès 25/09/2024 (ici)
Mathématiques à l’école : résoudre l’équation
La France décroche en mathématiques. Cette dégradation, observée depuis deux décennies, touche l’ensemble des élèves, indépendamment de leur niveau, de leur milieu socio-économique, de leur sexe ou du type d’établissement fréquenté, public ou privé.
Face à ce constat alarmant, cette note appelle à une action déterminée pour inverser la tendance. Elle identifie les leviers prioritaires à actionner pour permettre à la France de renouer avec l’excellence mathématique dans les prochaines années.
Le premier axe stratégique consiste à dépolitiser la politique publique de l’éducation. Cela nécessite d’adopter une stratégie décennale pour l’enseignement des mathématiques, élaborée en concertation avec toutes les parties prenantes de la communauté éducative. Le second axe réside dans l'amélioration de la qualité de l'enseignement dès les premières années de scolarisation via le dépistage précoce des élèves nécessitant un soutien renforcé dès la maternelle et le déploiement d’outils d’apprentissage appropriés. Le troisième axe vise à renforcer les compétences des professeurs des écoles en mathématiques et notamment à adapter et intensifier leur formation continue.
Baptiste Larseneur – Note de l’Institut Montaigne le 25 septembre 2024 (ici)
Que faut-il apprendre à l’école aujourd’hui ?
Dans son nouvel essai philosophique, Maria Garcès explore les dimensions de l’éducation, en se concentrant sur le rôle des enseignants et des apprenants, ainsi que sur l’avenir de la pensée pédagogique. Selon elle, éduquer ne se résume pas à suivre un programme prédéfini, mais consiste à accueillir et à nourrir l’existence dans toute sa complexité.
Interview de Marina Garcès, philosophe, activiste et enseignante catalane, autrice de À l’école des apprenants (Éditions de l’Atelier).
Emission 8 milliards de voisins sur RFI le 25/09/2024 (ici)
Histoire et civisme selon Pécresse et Nasrou pour les lycées d'Ile-de-France
Un partenariat officiel entre Charlie Hebdo et les lycées d’Ile-de-France : une initiative de Pécresse qui en dit plus sur Pécresse et sur Charlie Hebdo que sur l’antisémitisme supposé des élèves.
Bernard Girard - Blog Médiapart le 25 septembre 2024 (ici)
L’éducation au changement climatique : une opportunité pour l’école
À l'occasion de la semaine européenne du développement durable, Éric Guilyardi, climatologue et président de l’Office for Climate Education en France, association partenaire du CNRS, revient sur les vertus pédagogiques de l'éducation au changement climatique dès l'école primaire.
Par Éric Guilyardi Journal du CNRS 26.09.2024 (ici)
Remplacement de courte durée : des dispositions qui renforcent les crispations
Les chefs d’établissement sont depuis peu les garants de la continuité pédagogique en cas d’absence d’un enseignant. Le remplacement de courte durée est devenu une priorité nationale. Derrière les dispositions ministérielles et l’apparente autosatisfaction affichée par les autorités éducatives se cachent les réalités de terrain. Celles-ci révèlent des défaillances de service public, lorsque des postes ne sont pas pourvus, et une crispation grandissante chez les acteurs de l’éducation.
Stéphane Germain – Le Café Pédagogique le 26 septembre 2024 (ici)
Le vote à l’école : simulacre ou apprentissage ?
Dans ce texte, Laurent Reynaud interroge la démocratie à l’école. A l’occasion des élections des délégué.s à venir, il invite à une réflexion sur le vote à l’école, ses objectifs pédagogiques et l’apprentissage démocratique : "Et si le recours au vote en classe éloignait les élèves de la culture démocratique ?" lance-t-il.
Laurent Reynaud – Le Café Pédagogique le 26 septembre 2024 (ici)
Améliorer la mixité sociale : les impensés des plans proposés
Et voici un nouveau plan de lutte pour la mixité sociale pour un département symbole, la Seine-Saint-Denis. Toujours les mêmes "solutions", toujours les mêmes points aveugles.
Jean-Pierre Véran – Blog Médiapart le 26 septembre 2024 (ici)
Discours de passation, discours convenus mais éloquents
Claude Lelièvre a porté son attention sur le discours de passation de Madame Anne Gentenet en relevant et commentant "l’expression qui se veut gratifiante d’hussards de la République." Je proposerai d’autres remarques sur ces discours de nos deux nouveaux ministres.
Bernard Desclaux – Blog EducPros le 26 septembre 2024 (ici)
Revaloriser le métier d'enseignant
Face aux discours, soit angéliques, soit catastrophistes, sur l'Education nationale, revenons au rationnel. C'est en revalorisant le métier de professeur que nous redonnerons confiance aux élèves, estiment Dominique Rat-Lavielle, enseignant, et Jérémy Collado, consultant.
Les Échos le 27 septembre 2024 (ici)