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L'inspection générale souligne la “nécessaire prise en considération“ des chefs d'établissements dans l’évolution des politiques éducatives

Paru dans Scolaire le mardi 24 septembre 2024.

“C’est la perte de sens du métier (..) et le manque de confiance (..) qui prévalent dans les ressentis négatifs exprimés par les chefs d’établissement rencontrés. L’équilibre entre obéissance en tant que représentant de l’État et autonomie en tant que dirigeant d’un établissement public autonome doit être mieux appréhendé par l’institution“, estime l'IGESR dans un rapport sur ces “principaux cadres de terrain de l’Education nationale“ publié vendredi 20 septembre.

Les inspecteurs généraux, qui se sont précisément intéressés aux 7 500 personnels de direction responsables du pilotage d’un établissement public local d’enseignement (EPLE) de France, en dressent le portrait robot : “un homme de 54 ans, ancien professeur certifié ou conseiller principal d’éducation, devenu personnel de direction à 41 ans et resté adjoint pendant 7 ans“. De quoi s'interroger sur les “perspectives de carrière des femmes“, car si le corps des personnels de direction est majoritairement féminin (à 54 %), “la tendance s’inverse en ce qui concerne les chefs d’établissement (seulement 47 %) et se creuse en ce qui concerne les proviseurs (37 % de femmes).

Autre préoccupation, l'attractivité même du métier, le concours de recrutement connaissant depuis une dizaine d’années “une baisse régulière“ du nombre d’inscrits “qui, sans nuire pour le moment à la qualité des candidats, pourrait devenir préoccupante à l’avenir“. En effet, avec un nombre stable de postes ouverts, le taux de pression est passé de 5,85 candidats pour 1 poste en 2016 à 3,61 en 2024.

Surtout que les conditions de rémunération des personnels de direction en début de carrière ne seraient “pas suffisamment attractives pour ceux qui constituent le principal vivier de candidats“, avec par exemple un principal de collège en REP+ co-pilote d’une cité éducative qui “indique avoir la 20e rémunération de son établissement, sur 55 personnes“. Bien que les chefs d’établissement “figurent parmi les fonctionnaires de l’État les mieux rémunérés“, les revendications salariales “restent importantes, spécifiquement au regard de leur charge de travail“, documente le rapport, qui précise cette “décorrélation“  : “la multiplicité des fonctions à responsabilité exercées par certains (pilotage de dispositifs comme les cités éducatives ou les réseaux d’éducation prioritaires) de même que la complexité des établissements ne sont pas pleinement prises en compte dans le calcul de la rémunération indemnitaire.“

Que ce soit des absences de personnels non remplacés, des “informations et demandes multiples à traiter dans l’urgence“, des “applications informatiques très nombreuses et peu opérationnelles ou interopérables“, ou autres “missions RH qui se multiplient“, la réalité des missions des chefs d’établissement “dépasse largement“ les attendus des recteurs et IA-DASEN, à savoir assumer “pleinement leur rôle de pilote avec une grande réactivité“. Or, constate l'IGESR, le possible appui sur les services académiques est “jugé très insuffisant“ tandis que les attentes institutionnelles “sont plus ou moins explicites, peu spécifiques aux chefs, cadrées par un texte de faible valeur juridique, un protocole d’accord et son annexe par ailleurs ancien (2000) au regard des responsabilités confiées à ces personnels et des évolutions de l’environnement social et éducatif depuis un quart de siècle.“

Les inspecteurs généraux ajoutent que la relation des chefs d'établissement aux usagers “a pris de plus en plus de place avec une judiciarisation fréquente“, et qu'ils mentionnent “largement“ le caractère solitaire de leur métier “au risque de l’isolement face à la prise de décisions et aux responsabilités exercées“.

Face à une forte perte de sens accentuée par des problématiques de mutation ou encore d'évaluation, et au-delà des 12 recommandations formulées dans le rapport, il s'agirait pour ses auteurs de “retrouver une relation de confiance“ avec l’institution, incarnée par “la faculté des chefs d’établissement à être des pilotes de proximité, et dans leur nécessaire prise en considération, sur le fond et sur la forme, dans l’évolution des politiques éducatives.“

Le rapport ici

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