En Europe, plus de 400 000 mineurs vivent à la rue (FEANTSA, fondation Abbé Pierre)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Justice le dimanche 22 septembre 2024.
En Europe, “environ 400 000 mineurs vivent à la rue ou dans des centres d’hébergement“ alertent la fondation Abbé Pierre et la FEANTSA dans leur 9ème Regard sur le mal-logement à travers le vieux continent publié le 20 septembre.
La fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri et la fondation rapportent par exemple que, sur les 26 pays ayant participé, la situation “est particulièrement alarmante au Royaume-Uni où plusieurs dizaines de milliers d’enfants sont pris en charge avec leur famille dans les dispositifs d’hébergement d’urgence“ : 145 780 enfants ont été comptabilisés fin décembre 2023 en Angleterre, soit quelque 20 000 de plus qu'un an plus tôt. En Allemagne, ce sont également plus de 100 000 enfants accompagnés de leur famille qui étaient pris en charge dans les structures d’hébergement du pays en 2023. En France, un recensement d'août de cette même année indique que près de 30 000 enfants ont été pris en charge à l’hôtel avec leur familles faute de solution de logement, et que 1 990 enfants n’ont pu être orientés cette nuit-là vers un hébergement en raison du manque de places disponibles.
Des mauvaises conditions de logement sont également recensées. L'année dernière près de 14,5 millions de jeunes européens habitaient un logement présentant des signes d’insalubrité (infiltrations, fondations humides, moisissures), ce qui représentait plus d’un mineur sur cinq au Luxembourg (20,5 %), en Espagne (25,7 %), en France (27,1 %), à Chypre (30,2 %) et au Portugal (33 %). En outre, un quart des mineurs (et plus d’un cinquième des enfants de moins de 6 ans) vivaient dans un logement surpeuplé.
Pour les deux organisations, ces conditions “peuvent avoir des conséquences sur l’apprentissage et une incidence notable sur les résultats scolaires“, notamment sur l’acquisition de la lecture, la mémoire à long terme et la capacité d’attention. De plus, les obstacles à la scolarisation “demeurent nombreux pour les enfants sans-abri“ comme l’absence de domiciliation qui peut compliquer les inscriptions, ou les expulsions compromettre la continuité des parcours scolaires. Pire : En Tchéquie, “les données font état d’un taux de mortalité infantile plus élevé dans les communautés roms“, les mauvaises conditions de logement étant pointées “comme un des facteurs déterminants.“
Le rapport ici