En Bretagne, le secteur privé sous contrat reste très fort, alors que le nombre de lycéens tend à décliner (INSEE)
Paru dans Scolaire le mercredi 18 septembre 2024.
Près de 120 000 élèves étaient inscrits, en 2023, dans un cursus (de type CAP, baccalauréat, mais hors supérieur) de l’un des 238 lycées bretons, indique l'INSEE dans deux notes sur les effectifs du territoire publiées mardi 17 septembre.
Parmi eux, fait valoir le premier document, quelque 108 000 lycéens sont scolarisés dans des établissements de l’Éducation nationale, les trois quarts (79 600) suivant un enseignement général ou technologique, quand la voie professionnelle est choisie par 28 300 lycéens. Les lycées agricoles regroupent 10 500 élèves, dont 83,3 % sont inscrits en voie professionnelle. En moyenne ce sont ainsi 31,5 % des lycéens bretons qui suivent un enseignement en vue de l’obtention d’un CAP ou d’un bac professionnel.
Distance
Environ 20 000 des lycéens scolarisés dans un établissement de l’Éducation nationale, soit 19 % de l’effectif total, habitent à plus de 20 kilomètres de leur lieu d'enseignement. Ces lycées accueillent 1 900 élèves résidant en dehors de la région, alors que 1 100 lycéens résidant en Bretagne sont scolarisés en dehors du territoire régional. En conséquence, 8 % des lycéens en voie générale ou technologique sont internes, 26 % dans la voie professionnelle, et jusqu'à 46 % au sein des établissements agricoles.
Privé sous contrat
L'institut national de la statistique et des études économiques constate par ailleurs que si les quatre lycées maritimes et le lycée naval font partie du secteur public, en Bretagne “44 % des établissements dépendant de l’Éducation nationale sont des lycées privés“, scolarisant 41 % des lycéens préparant un CAP ou un baccalauréat, des proportions “bien supérieures à celles constatées au niveau national (33,6 % de lycées privés scolarisant 20,6 % des lycéens)“. Leurs effectifs diffèrent également : 579 élèves accueillis en moyenne contre 640 élèves dans le secteur public.
Au sein de l’enseignement agricole le poids du privé est “encore plus important puisqu’il représente 82,5 % des établissements et 79,8 % des élèves“, ce qui au total porte le taux de lycéens bretons inscrits dans les établissements du secteur privé à 44,5 %.
Evolution
L'INSEE calcule par ailleurs que le nombre de lycéens en Bretagne, 122 400 élèves en 2023 (en comptant les CPGE et STS) “a augmenté lors de la dernière décennie jusqu’en 2017“, avant une lente décroissance depuis 2018, les effectifs diminuant chaque année en moyenne de 0,4 % (contre -0,1 % en France), soit 500 élèves scolarisés de moins dans la région à chaque rentrée scolaire, ce qui pourrait s'expliquer en partie par l’augmentation d’un tiers du nombre d’apprentis dans une formation du 2nd degré entre 2018 et 2022. L'institut ajoute que si le secteur privé sous contrat “maintient ses effectifs sur la période“ (53 000 élèves), ce n'est pas le cas du secteur public qui a perdu environ 2 300 élèves, pour arriver à 66 100 en 2023.
La deuxième note s'attache à un exercice de prospection sur les effectifs de lycéens bretons. Ainsi, si les tendances démographiques et migratoires se prolongeaient, la région “connaîtrait une croissance de ce nombre de lycéens jusqu’en 2026, au rythme de +0,37 % par an en moyenne“, soit près de 300 jeunes en plus chaque année. Ensuite, la population lycéenne “diminuerait sensiblement“, à un rythme moyen de -1,33 % par an jusqu’en 2038, équivalant à quelque 1 300 élèves de moins chaque année. Une “chute rapide“ due comme en France à la baisse de l'indicateur conjoncturel de fécondité mais aussi à un “nombre moindre de femmes en âge d’avoir des enfants entre 2010 et 2020“. Cette diminution de population lycéenne serait effective sur tous les territoires (ou aires “Parcours“) étudiés, sauf sur celui de Rennes Centre. Enfin, la baisse des effectifs lycéens ralentirait à partir de 2038, et il se peut que le nombre de lycéens reparte même à la hausse en Bretagne à partir du début des années 2040, “au regard des projections du nombre de naissances dans les années à venir“.