Réaction prudente de l'enseignement catholique après la suspension d'un chef d'établissement
Paru dans Scolaire le vendredi 13 septembre 2024.
Mots clés : Laïcité, SGEC, Pau
Le chef d'établissement d'un ensemble scolaire privé sous contrat, l'Immaculée conception à Pau, a été interdit d'exercer sa profession pour trois ans (jusqu'à sa retraite) par la rectrice de Bordeaux pour "atteintes à la laïcité". Nos confrères de Libération, alertés selon nos informations par des enseignants de l'établissement, avaient publié au mois de février dernier un article faisant état de "cours de catéchisme obligatoires", de "dérives intégristes", de "confessions et sacrements dispensés sur les heures de cours". Au mois d'avril, l'administration a diligenté une inspection. La décision de l'académie est intervenue le 11 septembre.
Sur C News, le chef d'établissement se défend, des "cours de culture religieuse" ont bien été mis en place en 6ème et 2nde, mais "des dispenses sont toujours possibles", tandis que les cours de catéchisme et les messes sont organisés en dehors des heures de cours.
Le Secrétariat général de l’enseignement catholique se dit surpris de la "sévérité" de la décision de la rectrice, qui "apparaît à beaucoup comme démesurée". Le SGEC indique que le chef d'établissement va saisir le tribunal administratif et il "souhaite que la justice soit en mesure de vérifier que les droits et obligations de tous et de chacun aient bien été respectés". Il "fera preuve de la plus grande vigilance quant (...) à la proportionnalité de la sanction".
En ce qui concerne les organisations syndicales, au niveau national, la Fep-CFDT "prend acte et se satisfait de la décision de la rectrice de Bordeaux", tout comme le SNEP-UNSA, "satisfait de voir que l’État joue son rôle de contrôle" alors que, "de mémoire d'enseignants fonctionnaires ou contractuels, affectés dans des murs associatifs ou privés, il n'est pas possible de se souvenir d'une mesure disciplinaire concernant un directeur du second degré".