Léo Lagrange prépare son congrès avec pour thème "Jeunesses, le droit au bonheur"
Paru dans Périscolaire le lundi 09 septembre 2024.
La fédération Léo Lagrange prépare son congrès, la semaine prochaine à Rennes (voir notre agenda ici), avec pour thème "Jeunesses, le droit au bonheur" et plusieurs ambitions, "représenter la diversité des jeunesses, de leurs envies, de leurs activités et pas seulement de leurs fragilités" et "montrer que les jeunes sont pleinement intégrés dans les environnements au sein desquels il·elles évoluent (...) et sont pleinement concernés par la société dans laquelle il·elles vivent". Vincent Séguéla, secrétaire général de la fédération répond à ToutEduc.
ToutEduc : Quels sont les enjeux de ce congrès ?
Vincent Séguéla : Nous avons en général un congrès tous les 3 ans, mais là, du fait de la COVID, nous avons presque laissé passer 5 ans. Nous devons renouveler nos instances. Ce sont elles qui nous garantissent l'indépendance que nous chérissons. Notre culture de fonctionnement est fraternelle, nous recherchons le consensus et l'enjeu n'est pas conflictuel, mais il est réel, certains vont quitter le conseil d'administration, d'autres le rejoindre... Le principal enjeu est d'aboutir à un positionnement clair, qui permette de passer d'une réflexion sur les jeunesses à des axes de travail auprès des jeunes, apprentis, étudiants, travailleurs...., de leurs parents, de tous les acteurs.
ToutEduc : Vous écrivez Jeunesses au pluriel.
Vincent Séguéla : Oui, nous travaillons sur ce thème depuis plus de deux ans. Les jeunes constituent notre public de fond, historique même si nos actions ne se limitent pas à cette tranche d'âge, que nous devons d'ailleurs redéfinir. Bien souvent les autorités, les politiques publiques rangent pêle-mêle dans la même catégorie les 11-17 ans, alors qu'il faut distinguer selon nous les adolescents et les 16-25 ans, ou 15-26, sans mettre de frontières rigides. C'est à ces derniers que nous pensons, avec un S à Jeunesses car à cette période charnière de leur vie, ils sont dans des situations très différentes les uns des autres.
ToutEduc : Et pourquoi "le bonheur" ? Qu'entendez-vous par là ?
Vincent Séguéla : Le bonheur, la joie, la dignité, dans une période qui est tout sauf joyeuse... Léo Lagrange, le secrétaire d’état dont nous portons le nom et Pierre Mauroy, jeune fondateur de la Fédération en 1950 incarnent bien ces valeurs et l'importance, quand on conduit des politiques publiques, de ne pas se limiter à des statistiques économiques, même si l'économie a évidemment toute son importance quand on est à la recherche du bonheur, ce qui passe par trouver sa place dans la société, mais dans un monde fraternel et non pas concurrenciel, ou de compétition. Notre quête de la liberté y participe, donc l'importance pour nous de la démocratie, de l'écoute, du respect de tous.
ToutEduc : Ce que vous dites est assez mobiisateur, où peut-il y avoir débat ?
Vincent Séguéla : Sur les moyens d'y parvenir. Par exemple, faut-il que nous militions pour un "revenu jeune", versé à tous les jeunes de tel à tel âge, ou faut-il que nous lui préférions un "capital jeune", versé en une fois, à la naissance éventuellement ? Est-il préférable, lorsqu'on se soucie de la fabrique du citoyen, que les jeunes se voient accorder le droit de vote à 16 ans ou penser vote obligatoire ? Ce sont des débats qui ne sont pas tranchés, même s'ils ont été bien préparés, et que nous allons devoir trancher à l’occasion de ce congrès à Rennes. Il y a 20 ans, par exemple, nous nous étions prononcés pour un service civique partiellement obligatoire. Depuis, il y a eu la création du service civique, puis encore plus tard le SNU. Vous voyez que les questions que nous nous posons et les résolutions que nous prenons ne sont pas anodines en ce sens qu’elles trouvent un écho dans le débat sur les politiques publiques à conduire.
Propos recueillis par P. Bouchard, relus par V. Séguéla