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Le privé "hors-contrat" poursuit son ascension ("Créer son école" et "Fondation pour l'école")

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 04 septembre 2024.

À la rentrée 2024, on compte 116 ouvertures d’établissements ("indépendants" ou "hors-contrat")contre 107 l’an dernier). Cela représente 76 groupes scolaires, calcule "Créer son école" qui compte autant d'établissements que de niveaux, par exemple 2 établissements pour un groupe qui compte une école maternelle et une école élémentaire, lorsque "plus de la moitié des classes n’a pas passé de contrat avec l’Éducation nationale". 18 de ces nouveaux établissements sont le résultat d'une extension (par exemple la création d'un collège dans le prolongement d'une école élémentaire). Pour sa part, et sans précisions méthodologiques, la Fondation pour l'école estime à 99 le nombre d'écoles "indépendantes" (ou "hors-contrat") qui voient le jour cette année, soit quelque 300 classes.

"Créer son école" estime à 2 485 le nombre des établissements scolaires "indépendants" du premier et second degrés, la "Fondation pour l'école" l'estime à 2 574, scolarisant environ 130 000 élèves.

Selon Créer son école, "34% des ouvertures sont des collèges ou des lycées, 22 % sont des écoles Montessori "pures", 28 % sont des écoles "classiques", 50 % sont des écoles "alternatives", mais aucune n'est "démocratique", une seule se réclame de Steiner. 35 écoles sont bilingues ou internationales. "L’ouverture au monde par le bilinguisme demeure la tendance lourde des créations d’écoles (...). À noter que dans les lycées, un nombre croissant d’établissements se tourne vers la préparation à l’IB (International Baccalaureate®), malgré son coût élevé." 22 de ces nouvelles écoles "ont un ancrage fort à la nature". 36 % des créations sont situées dans des communes de moins de 5 000 habitants. Un tiers de ces écoles (un quart en 2023, 10% en 2021) ont opté "pour un statut juridique d’entreprise" et non pas d'association.

Toujours selon Créer son école, 78 % des nouvelles écoles (soit 90) sont aconfessionnelles, 12 % sont catholiques, 9 % juives (1% l'an dernier), 2 % protestantes. "On ne recense pas d’ouverture d’école musulmane (vs 1% l'année dernière), dans un contexte où les maires comme l’administration n’hésitent pas à user de leur droit d’opposition. Aujourd’hui comme hier, ce sont le plus souvent les normes de sécurité (...) qui sont mises en avant par les autorités pour justifier une opposition fondée souvent sur d’autres considérations." La progression soudaine des créations d’écoles ou de classes juives serait pour sa part due à l'augmentation des manifestations d'antisémitisme.

Les données de la Fondation pour l'école sont sensiblement différentes puisqu'elle compte que 25,8 % des créations sont des écoles chrétiennes, une est musulmane, aucune n'est juive.

Par ailleurs, "entre l’été 2023 et la rentrée de septembre 2024, ce sont 70 écoles qui ont fermé (...). Les écoles démocratiques sont presque toutes éradiquées (...). Une école Steiner a été fermée (...). Les écoles musulmanes, après avoir été sous-inspectées pendant des années, sont regardées d’un mauvais œil par l’administration qui saisit tout prétexte pour les sanctionner ou les fermer (...). S’agissant des fermetures de lycées, les causes de fermeture sont à rattacher directement à la réforme Blanquer, qui prive les lycéens des lycées indépendants de la possibilité d’avoir au baccalauréat des notes acquises au contrôle continu."

Anne Coffinier commente : "Il est bien normal que soient durement sanctionnées, voire fermées, les écoles qui pourraient mettre en péril l’intégrité des enfants ou exercer une emprise ou des violences à leur encontre. Créer son école appelle de ses vœux des contrôles sans complaisance pour ces écoles, qui desservent l’intérêt des enfants et celui de la cause de la liberté scolaire. En revanche, si c’est l’empowerment de la société civile qui met mal à l’aise l’État, parce qu’il se pense seul légitime en matière d’éducation, alors ce n’est pas acceptable (...). La peur de la différence, de l’innovation ou du maintien de traditions éducatives délaissées par l’Éducation nationale depuis quelques décennies ne doit pas conduire plus longtemps à étouffer la liberté scolaire."

Michel Valadier (Fondation pour l'école) estime pour sa part que deux des mesures prises dans le cadre du "Choc des savoirs", relatives au port de l'uniforme et à l'interdiction des téléphones portables "vont dans le bon sens" mais que l'Etat a choisi d'ignorer l'expérience acquise en ces domaines par les écoles privées (sous et hors contrat). Il fait remarquer que dans un contexte de baisse démographique, le nombre des élèves qui trouvent un "refuge" dans des classes hors-contrat augmente.

Le dossier de Créer son école ici, celui de la Fondation pour l'école ici

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