Nicole Belloubet n'est “pas certaine que les évaluations contribuent au stress des élèves“ (France Inter)
Paru dans Scolaire le mardi 03 septembre 2024.
Nicole Belloubet était interrogée hier lundi 2 septembre sur France Inter pour évoquer la rentrée scolaire. La ministre dit faire “vraiment tout pour qu'il y ait un professeur devant chaque classe“, et si elle “n'exclut pas qu'ici et là il y ait des professeurs absents, (..) quelques cas ponctuels soit parce qu'un professeur est malade depuis hier, soit parce que nous avons eu sur des disciplines très techniques une difficulté à recruter, (..) dans l'immense majorité des situations les professeurs sont là.“
Elle ajoute que si 3 000 postes prévus aux concours enseignants n'ont pas été pourvus cette année, “depuis nous avons travaillé, et recruté parfois depuis le 1er juin des personnels contractuels qui ont suivi pour certains une formation qui leur permet d'être aujourd'hui armés devant les classes.“
La formation (initiale et continue) est “la priorité des priorités du prochain ministre de l'Education nationale“, notamment “parce qu'on ne pas vivre 40 ans en étant professeur sans avoir de formation continue“. L'ancienne rectrice estime d'ailleurs qu'avoir proposé un concours à bac+3 suivi de deux années de formation professionnalisantes rémunérées à 1400 et 1800 euros “contribue à l'attractivité“ et que “le prochain gouvernement reprendra ce dossier". De même, pour la ministre “il faut reconnaître qu'il y a plusieurs manières d'entrer dans le métier d'enseignant. Il y a des gens qui entrent en milieu de carrière. (..) Tous ces personnels-là doivent être formés. (..) Je crois qu'il faut repenser ces débuts de carrière enseignante lorsque nous entrons après une expérience professionnelle.“
A ce stade, le brevet ne sera pas obligatoire cette année : “les textes qui avaient été envisagés ont été gelés, le brevet n'est pas obligatoire pour entrer au lycée. Je pense qu'il serait un peu tard aujourd'hui pour modifier cette situation pour un brevet qui va se passer dans quelques mois“, précise-t-elle. Par contre, les textes “qui modifient les modes de calcul du brevet notamment en donnant plus d'importance aux épreuves terminales“ ont été préparés et “devraient pouvoir être pris“.
Question groupes de niveaux/besoins, “aujourd'hui dans les classes, bien plus qu'à mon époque, explique l'ex-garde des sceaux, les besoins des élèves sont différents, il faut pouvoir y répondre, c'est donc des traitements différents, (..) mais qui ne doivent pas remettre en cause l'hétérogénéité, avec des professeurs formés à la pédagogie différenciée.“
“Ce qui importe, poursuit-elle, c'est que nous aidions nos élèves dans l'apprentissage des matières fondamentales. Pour cela tous les dispositifs que nous pouvons prendre pour répondre à leurs besoins sont des dispositifs pertinents, c'est la raison pour laquelle j'ai laissé un peu de pragmatisme aux établissements (..). Ces groupes pourront être constitués différemment selon les établissements. Nous avons donné un schéma mais si chaque établissement en fonction de sa situation le met en place de la manière qui lui convient, c'est tout à fait respectable.“
La ministre n'est par ailleurs “pas certaine que les évaluations, si on les présente comme des moments qui sont aussi peut-être d'ailleurs aussi des moments d'apprentissages, telles qu'elles sont conçues, contribuent au stress des élèves.“ L'expérimentation des uniformes, “est intéressante sur le climat scolaire, sur l'égalité entre les jeunes“ c'est pourquoi elle méritait d'être mise en œuvre. Interrogée sur la laïcité, Nicole Belloubet a indiqué que “depuis l'an dernier, les faits antisémites ont augmenté mais les atteintes stricto sensu à la laïcité n'ont pas augmenté.“ Enfin, des textes sur les élèves radicalisés “sont prêts“ mais n'ont pas été adoptés "car nous sommes passés en affaires courantes".
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