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“Le gouvernement a malmené l'Education nationale“ (SNES-FSU)

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 29 août 2024.

“Nous n'acceptons pas ce que devient l'Education nationale." Alors que la rentrée des classes se profile, le SNES-FSU réunissait la presse jeudi 29 août pour livrer son analyse de la situation actuelle du système éducatif.

A cette occasion, la secrétaire générale du syndicat FSU des enseignements du 2nd degré a mentionné la “conférence de presse assez lunaire“ de Nicole Belloubet (voir ToutEduc ici), qui préparait “plus sa sortie que la rentrée“ et dont la légitimité des annonces en tant que ministre démissionnaire peut dès lors questionner.

Mais au-delà du contexte, pour Sophie Vénétitay il y a “urgence“ pour l'Education nationale qui se trouve dans un “moment critique“ suite à une succession de réformes portées par une “vision très libérale de l'éducation“ depuis 2017. L'enjeu en est même “démocratique“, poursuit-elle, car “les familles voient que l'école ne va pas bien“, qu'elle “ne répond plus aux promesses de correction des trajectoires sociales mais les entérine“, ce qui favorise in fine le Rassemblement National.

Une dégradation du Service public d'éducation (SPE) incarnée par plusieurs échecs de réforme, comme le Pacte enseignant, signé par seulement 24,2 % des enseignants du 2nd degré quand l'objectif fixé par Pap Ndiaye était de 30 %. De même, “le choc d'attractivité n'a pas eu lieu“ au regard des concours qui n'ont pas fait le plein (1 142 postes n'ont pas été pourvus au CAPES, CAPET et à l'agrégation en 2024) et cumulent leurs déficits chaque année, ce qui fait qu'il n'y aura pas un professeur devant chaque classe de septembre à juin. Car selon ses calculs, en 2023 la durée moyenne des vacances de postes était de 28 jours.

Mais l'échec est aussi celui du Choc des savoirs (annoncé en décembre par Gabriel Attal pour relever le niveau des élèves suite aux résultats PISA), que ce soit au niveau des uniformes, des prépa-secondes (qui semblent attirer peu de volontaires pour les expérimenter) ou des groupes de niveaux/besoins. A ce titre, l'organisation syndicale estime avoir “gagné la bataille des idées“ par la mobilisation de la profession et des parents qui ont “compris les enjeux“ de cette disposition autour de la volonté de “tri des élèves“, précise Gwenaël Le Paih, secrétaire général adjoint. Les représentants syndicaux interrogent par ailleurs la réalité effective mais aussi la pérennité d'une réforme au départ opérée à moyens constants (grâce à la suppression d'une heure de technologie l'année précédente, ndlr) et programmée pour s'étendre par la suite aux classes de 4ème et 3ème.

Si la future réforme de l'examen du brevet, prenant en compte les notes de toutes les disciplines dans le calcul du contrôle continu “va dans le bon sens“ en valorisant à la fois toutes les disciplines et le travail de l'élève toute l'année, pour Gwenaël Le Paih l'inquiétude porte davantage sur la modification des programmes du cycle 4 (de la 5ème à la 3ème). Ils seraient en effet réorganisés autour d'un nouveau socle, et les compétences psychosociales tendraient à “normer les comportements, les émotions“, donc à contrôler les jeunes pour améliorer le climat scolaire plutôt que pour viser leur émancipation.

Salaire et reconnaissance des enseignants, des AED et des AESH, abrogation de Parcoursup, école inclusive, effectifs dans les classes et dans les établissements... nombreux sont les autres sujets portés par le SNES-FSU afin de “réparer“ une Education nationale “malmenée“ et “réamorcer le fait qu'on puisse recruter et garder les enseignants“, fait valoir Sophie Vénétitay. Il s'agirait par exemple “d'amorcer un travail sur une loi de programmation pluriannuelle concernant les recrutements et les salaires“.

La secrétaire générale du syndicat FSU indique qu'un appel à se réunir entre syndicats est en train de se monter, avec la perspective de construire une “grande grève de l'éducation“ (le 1er octobre selon nos informations). Avec, comme modèle inspirant, la mobilisation en Seine-Saint-Denis (qui devrait de son côté repartir le 10 septembre), notamment “dans la façon dont ça a été préparé, en lien direct et régulier avec des collègues dans les collèges, les écoles, les lycées“, mais aussi “dans le fait de chiffrer les besoins“ ou “dans la façon dont les choses se sont mises en place“, c'est à dire des reconductions à certains moments et “des actions complémentaires de mobilisation locales, à Bobigny et à Paris“.

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