Comment enseigne-t-on l'oral à l'école maternelle ? (DEPP)
Paru dans Petite enfance, Scolaire le jeudi 29 août 2024.
Comment les enseignant.e.s de petite section (à 94 % des femmes) travaillent-ils/elles l'oral ? La DEPP les a interrogé.e.s sur leurs pratiques professionnelle en 2021-2022. A noter parmi les pratiques les plus répandues repérées par le service statistique de l'Education nationale : "Sélectionner des albums proches de la vie quotidienne des enfants" (84 %), "Utiliser des mots très connus des enfants (prénom, nom de la mascotte) pour les sensibiliser au passage de l'oral à l'écrit en nommant les lettres et en produisant leur son" (82 %), "Faire reformuler et répéter la phrase correcte élaborée par le groupe" (73 %) et parmi les pratiques les moins répandues "Organiser une liaison avec des élèves de cycle élémentaire pour venir faire des lectures aux enfants de petite section" (13 %), "Organiser des activités autour du livre en classe avec un intervenant extérieur" (9 %), "Associer les familles à des activités de lecture à l'école (goûter-lecture, lecture partagée, etc.)" (7 %)*.
La DEPP souligne qu'en ce qui concerne l’enseignement de la compréhension des textes entendus, "face à la sélection plutôt consensuelle d’albums proches de la vie quotidienne des enfants, la présentation des personnages de l’histoire et de l’intrigue avant d’entamer la lecture ne va pas de soi (34 %). Les pratiques consistant à proposer des activités pour faire comprendre les émotions et intentions d’un personnage ou pour donner sens aux images accompagnant le texte lu occupent une place intermédiaire dans la propension qu’ont les enseignants à y recourir fréquemment (56 % et 61 %).
La DEPP note que les professeurs les moins expérimentés "se distinguent de tous les autres par un recours bien moins fréquent à des pratiques d’accompagnement ou d’étayage des activités réalisées par les élèves". Autre facteur de différenciation des enseignants, le fait d'avoir un diplôme en lettres, sciences du langage ou langues.
Elle définit quatre groupes. Le 1er (un tiers de l'ensemble) se situe en retrait plus ou moins marqué de leurs collègues dans leur recours fréquent aux différentes pratiques d’enseignement du langage oral. Ces enseignants sont moins nombreux à "définir des objectifs lexicaux spécifiques à chaque séquence d'apprentissage", à "proposer des séances décrochées d'enseignement de l'oral en lien avec un domaine d'apprentissage", à "prévoir de courtes séances de remobilisation du vocabulaire enseigné depuis le début de l'année". Ils sont également "les moins nombreux à juger leur collaboration avec les Atsem très efficace". Les pratiques des enseignants du groupe B (un autre tiers) "révèlent une certaine hétérogénéité", ceux (celles) du groupe C "se singularisent tout particulièrement dans la mise en œuvre de la technique de dictée à l’adulte", et les professeurs du groupe D (11 %) se distinguent "dans le développement des interactions langagières entre enfants".
La publication de cette note d'information ("La mobilisation du langage à l’école : premiers résultats sur les pratiques d’enseignement en petite section de classe maternelle dans le cadre du panel 2021", ici) s'inscrit dans un ensemble plus large de suivi d'un panel de 35 000 élèves entrés en petite section en 2021
* voir le tableau 2.1 des données attachées à la note d'information