Orientation, carte des formations : Les Régions de France plaident à nouveau pour “aller jusqu'au bout“ de la décentralisation
Paru dans Périscolaire, Orientation le jeudi 29 août 2024.
“Aller jusqu'au bout“ de la décentralisation ? Que ce soit en matière de carte des formations ou d'orientation, pour François Bonneau les Régions ne doivent pas rester au milieu du gué, mais voir leurs compétences s'étendre au-delà du rôle qu'elles jouent actuellement.
Le vice-président de "Régions de France", en charge de l'emploi de la formation et de l'éducation, qui s'exprimait devant des journalistes hier mercredi 28 août, estime en effet qu'en matière de carte des formations des lycées professionnels, les Régions devraient être amenées à piloter directement (mais en concertation) le processus d'élaboration et d'évolution des formations professionnelles.
Kamel Chibli (vice-président de la région Occitanie) évoque la “visibilité“ prospective qu'ont les Régions depuis 2016 et le renforcement des compétences de ces collectivités sur le plan économique, quand François Bonneau mentionne le besoin de “réactivité“ sur certaines filières ainsi que le souci de complémentarité entre les formations en alternance et celles par voie scolaire. Il souhaite que les Régions puissent voir leurs responsabilités évoluer pour jouer un “rôle pivot“.
Même topo concernant l'orientation, dont la situation n'est pas suffisamment “aboutie“. Le président de la région Centre-Val-de-Loire indique avoir demandé aux ministres successifs de l'Education nationale que le programme Avenir(s) de l'ONISEP soit arrêté, estimant ne pouvoir fonctionner avec deux systèmes (un national et un local), ce qui aurait été validé mais pas encore réalisé en raison du contexte politique. Une demande qu'il réitère encore aujourd'hui.
Par souci d' “efficacité dans l'action“, il serait question d'élaborer avec l'Education nationale “des outils et dispositifs nécessaires à la sensibilisation des jeunes aux métiers d'aujourd'hui et de demain“. Autre point, la place très importante des professeurs principaux, auxquels les Régions n'ont “pas accès“ fait valoir Kamel Chibli. Ils pourraient voir intégrés dans leur cursus (de formation continue, ndlr) des temps dédiés à la connaissance des métiers, et être associés à l'élaboration d'un programme local pour l'orientation.
D'ailleurs les stages de 2nde, qui ont été instaurés pour la première fois cette année, avec 80 % de réalisation (selon des chiffres de l'Education nationale, indique François Bonneau) sont plutôt “bien partis“, il serait désormais question d'aller davantage “vers le qualitatif“ du côté des entreprises.
La réforme de l'apprentissage s'est faite “très largement au bénéfice de formations de supérieur, porté par de grandes entreprises“, et elle n'a pas les faveurs de François Bonneau qui y voit un “système open bar (..) sans pilotage public suffisant“. Il s'inquiète de dysfonctionnements financiers qui pourraient entraîner une baisse du coût-contrat, ce qui aurait un impact sur les CFA publics.
En ce qui concerne le bâti scolaire, les Régions font face à des difficultés suite aux coupes budgétaires annoncées fin février, c'est pourquoi elles ont “besoin d'être sécurisées sur (leurs) responsabilités“, “de disposer de moyens financiers“ qui leur permettent de tenir en matière de performance énergétique, d'autant qu'elles ont été “lâchées“ au moment de l'augmentation des coûts de l'énergie, assure Kamel Chibli. Les Régions seraient le seul niveau de collectivité à ne pas avoir été aidé.
“On avance sur Egalim“, souligne enfin François Bonneau quand il évoque la compétence des Régions liée à la restauration scolaire. Il aimerait “aller plus vite“ sur l'approvisionnement local, travailler de manière systématique avec des grossistes, créer des légumeries et mettre en place partout le système de réservation, qui permet de ne pas augmenter les coûts des repas pour les familles tout en faisant des économies grâce à un moindre gaspillage des denrées.