"Eduquer (au) dehors", le plaidoyer des CEMEA pour sortir les enfants des murs (revue VEN)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 19 juillet 2024.
"Alors qu'ils jouaient de trois à quatre heures par jour en extérieur dans les années 1960, ce temps est aujourd'hui réduit à 47 minutes en moyenne, dont 29 minutes de manière autonome", c'est ce qui justifie l'importance d' "éduquer (au) dehors" et le dossier du dernier numéro de la revue VEN (Vers l'éducation nouvelle). Les CEMEA font valoir que "le dehors" favorise "un plus grand bien-être global, physique et mental" et qu'il permet "une chaîne d'activités plus riche, à partir de l'eau et du vent par exemple, soutenant une liberté d'agir et de penser" alors que "les espaces intérieurs sont maîtrisés, lissés, uniformisés"...
Et pourtant, "l'activité de pleine nature, et par extension l'éducation au dehors, ne fait plus partie des pratiques ordinaires d'une vie urbanisée", au point qu'à Saint-Etienne-du-Rouvray, dans la banlieue de Rouen où un bois de quatre hectares qui a été sauvegardé "en coeur de ville", le maire a "longtemps constaté avec regret sa faible fréquentation par les habitants et habitantes de la commune". En 2021, la municipalité a proposé que ce bois, dit "Bois des anémones" devienne "un lieu d'accueil pour des initiatives ou des projets". Un "terrain d'aventure" y a été expérimenté, et il a fonctionné comme "un prétexte pour pénétrer dans le bois et s'approprier cet écrin de verdure", "le village des cabanes accueille volontiers des veillées (...) et même les permanences des bibliothécaires et des ludothécaires". Les enfants accompagnés de leurs enseignants et des animateurs s'y retrouvent "une dizaine de fois dans l'année pour prendre plaisir à passer du temps dehors, découvrir la biodiversité du bois et apprendre à la préserver."
Le dossier s'attache à explorer la diversité des expériences que peuvent faire dehors des enfants, y compris en zone urbaine, ce que l'on oublie souvent alors que, "pour le développement de l'enfant, la ville toute entière serait le meilleur terrain de jeu". Encore faut-il vaincre les réticences des parents et leur perception du risque qui "contribue aux attitudes de surprotection dans une société de plus en plus sécuritaire".
VEN, la revue des CEMEA, n° 594, 10€, contact ven@cemea.asso.fr