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La réforme du lycée et le nombre des formations proposées sur Parcoursup, causes de difficultés pour les poursuites d'études (IGESR)

Paru dans Scolaire le mercredi 17 juillet 2024.

"Sept ans après avoir obtenu le baccalauréat, 27 % des bacheliers 2008 qui s’étaient inscrits en STS ont quitté l’enseignement supérieur sans aucun diplôme, une part identique à celle des inscrits en licence", écrivent les auteurs d'un rapport d'inspection générale consacré à "l’organisation de la première année des formations supérieures". Ils s'intéressent à l'amont de l'orientation des futurs étudiants, pour comprendre les causes de l'échec d'une proportion importante d'étudiants et notamment à Parcoursup.

Le nombre de formations proposées sur la plateforme "est passé de 13 000 à un peu plus de 21 000 entre 2018 et 2022 (...). Cette augmentation traduit un mouvement de différenciation des parcours et une concurrence accrue entre formations, sans compter les formations qui ne sont pas présentes sur la plateforme Parcoursup." Les inspecteurs généraux "soulignent le progrès que représente Parcoursup en matière d’accès à l’information", mais ils pointent le risque d’un excès d’information et la nécessité d’un accompagnement renforcé. "Or, sur ce point, le bilan provisoire des mesures d’application de la loi ORE apparaît en demi-teinte", du fait de "la difficulté des équipes éducatives et pédagogiques à se saisir de l’orientation au lycée et à offrir aux futurs étudiants un véritable accompagnement".

En cause "la multiplication des parcours et des appellations" ; les auteurs donnent à propos des filières sélectives l'exemple de Paris 2 Panthéon-Assas où il est possible de suivre "une licence sélective du collège de droit, une double licence, une licence classique mais à capacité d’accueil limitée, un parcours de réussite (ou parcours accompagné) ou encore une licence en ligne ouverte à un très large public" ! L'offre de formation des universités évolue d'ailleurs sans que les enseignants du second degré en aient toujours bien conscience, et leurs élèves encore moins. C'est ainsi qu'elles développent "une offre de formation en licence à destination de très bons étudiants" qui se dirigeraient sinon vers d’autres formations, notamment des classes préparatoires. "La distinction entre formations sélectives et non sélectives a perdu de son sens", mais pour beaucoup de lycéens, la faculté reste synonyme d'amphithéâtres bondés, un véritable "repoussoir".

"Oui si" sans suivi

Autre source de difficulté, "la faible part des candidats ayant accepté une proposition d’inscription en première année de licence conditionnée par le suivi d’un parcours spécifique". Sur les 172 260 candidats ayant reçu une proposition d’admission de ce type, seuls 13 % ont accepté cette proposition . "Si le code de l’éducation fait obligation aux bénéficiaires d’un 'oui si' de suivre le dispositif d’accompagnement pédagogique ou le parcours de formation personnalisé (...), de nombreux étudiants inscrits dans ces parcours se montrent peu assidus (...). De nombreux interlocuteurs de la mission ont déploré le caractère largement symbolique du contrat pédagogique."

Les auteurs mettent aussi en cause l'absence de "suivi de cohorte". Les proviseurs et les professeurs au lycée ne reçoivent pas d'informations sur les parcours de leurs anciens élèves (...) Les échanges entre les équipes pédagogiques des deux niveaux d’enseignement, essentiels à l’établissement d’un continuum entre lycée et université, sont encore peu développés et souvent faiblement structurés."

Ils insistent encore sur "l’hétérogénéité croissante du public accueilli" en termes d’acquis scolaires, "notamment du fait de la réforme du lycée". Le choix des spécialités a justifié la mise en place de "modules de remédiation", en particulier dans les filières scientifique. S'y ajoute une forte ségrégation sociale à l’entrée du système d’enseignement supérieur : "43 % des étudiants de première année de licence en 2020 proviennent d’un milieu favorisé ou très favorisé contre 79 % pour les cycles d’ingénieurs intégrés" et une grande partie de cette ségrégation à l’entrée dans l’enseignement supérieur apparaît déjà dans les vœux exprimés par les candidats sur Parcoursup.

Le rapport est téléchargeable ici

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