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EAC : A l'école, le pass Culture largement utilisé, mais pour à peine la moitié du budget alloué (IGAC)

Paru dans Scolaire, Culture le lundi 15 juillet 2024.

La montée en charge du dispositif ne semble pas encore achevée s’agissant du niveau de dépense, estiment Sylvie Octobre et Claire Thoumelin dans leur rapport sur l'usage de la part collective du pass Culture relevant de l'éducation artistique et culturelle (EAC) en 2022-2023 publié le 12 juillet.

Grâce aux données fournies par l'application Adage (qui enregistre tous les projets financés dans ce cadre), les deux inspectrices du ministère de la culture tirent un bilan des quelque 60 000 activités recensées, des visites de musées aux spectacles en passant par des projections cinématographiques, des rencontres avec des artistes ou encore des ateliers de pratique artistique, etc.

Usages. Le rapport d'inspection distingue les différents usages du pass Culture, qu'ils soient à l’initiative de l’établissement (principalement des sorties ou visites culturelles), mais aussi ceux qui s'intègrent dans les enseignements artistiques (majoritairement le théâtre, comme avec les classes à horaires aménagés qui représentent 19 % des enseignements artistiques financés par la part collective). Enfin, les projets liés à un dispositif apparaissent difficilement analysables “tant leur diversité est grande“ et “mal restituée par l’outil de saisie“ (Adage, ndlr) dont “les statistiques agrégées rendent plutôt visibles les dispositifs nationaux.“

Recours et dépenses. Les taux de recours sont très importants “compte tenu du caractère récent de la mise en place de cette mesure“, à savoir depuis début 2022, avec pour l'année scolaire qui a suivi 86 % de recours dans les collèges (les élèvent y accèdent à partir de la quatrième) et 89 % dans les lycées. Cependant, les premiers n'ont utilisé que 46 % de leur budget alloué à ce titre, et les seconds 40 %. Au lycée, le budget moyen dépensé par activité s’élève à 527 euros, contre 559 euros en moyenne au collège, où il varie peu si ce n'est selon la taille avec 150 euros de plus en moyenne par activité pour les grands collèges. Les dépenses les plus importantes se font dans le domaine de la musique (relevant du spectacle vivant), au contraire du patrimoine (architecture, mémoire..) et du cinéma ou de l’audiovisuel. Les niveaux de dépense par élève “sont relativement semblables“ au collège et au lycée, à savoir respectivement 13 et 15 euros en moyenne.

Territoires. Ce budget connaît également d'importantes variations régionales “liées à l’offre culturelle locale, de même qu’à une appropriation des dispositifs variable“. Exemple dans les lycées pour lesquels “la région Occitanie a une dépense moyenne beaucoup plus élevée que les autres régions de France hexagonale, certainement tirée par quelques activités onéreuses (puisque la médiane est semblable aux autres régions)“. Dans les DROM, les niveaux de dépense moyen et médian sont “nettement plus élevés (respectivement supérieurs à 900 et à 500 euros) à l’exception de La Réunion dont la situation se rapproche de celle de l’Hexagone“. Mayotte possède les niveaux de dépense les plus élevés (supérieurs à 1 200 euros par activité pour la moyenne et la médiane), en raison d'une “offre plus clairsemée sur le territoire qui engendre des coûts de déplacements plus élevés“.

Acteurs. Dans les collèges (49 %) mais surtout dans les lycées (de 54 à 61 % selon le type), les référents culture, des professeurs volontaires chargés “d’assurer la cohérence, la qualité et le suivi de la mise en œuvre du volet culturel du projet d’établissement“ mais aussi de “veiller au développement et à la mise en œuvre de projets culturels dans le cadre du temps scolaire et/ou périscolaire“ sont principalement les documentalistes. Ils sont ensuite surtout des enseignants de lettres modernes (21 %), d’arts plastiques (16 %) ou de musique (10 %), des professeurs de lettres classiques ou modernes (25 %) au lycée général et des professeurs de lettres/histoire-géographie (26 %) en lycée professionnel. Les inspectrices constatent par ailleurs que la présence de ce référent “est positivement associée au taux de recours au pass Culture au collège comme au lycée.“ Par exemple, les collèges avec un référent sont plus nombreux à recourir à la part collective du pass Culture (+ 7 points) et le niveau moyen du budget dépensé y est plus important (+ 8 points). S'ils sont majoritaires parmi les référents culture, les documentalistes “sont moins souvent organisateurs d’activité“ que les enseignants de lettres modernes ou classiques au collège, au lycée général technologique ou lycée polyvalent, et que ceux de lettres/histoire-géographie en LP.

Domaines. Les domaines principaux des activités financées par le pass Culture sont le théâtre (32 % des activités au collège et 36 % au lycée) et le cinéma/audiovisuel (24 % et 31 %). Au collège, on retiendra que les domaines du théâtre et de la danse sont plus souvent mobilisés quand ils sont situés en zone REP+, tandis que ceux du cinéma et du patrimoine “le sont plus fréquemment hors réseau d’éducation prioritaire“. Dans les lycées, les grands établissements mobilisent davantage le domaine du théâtre (37 % des lycées de plus de 900 élèves contre 30 % des lycées de moins de 300 élèves), les petits s'intéressant plutôt au domaine des arts visuels (10 % contre 7 %). Le domaine du cinéma est par ailleurs privilégié par les lycées ruraux (34 %) face aux lycées urbains (30 %).

Partenariats. Les bibliothèques/médiathèques, qui sont gratuites et ne recourent pas à un financement spécifique via le pass Culture, ont une présence “faible“ parmi les partenaires déclarés, au contraire des théâtres ou salles de spectacle (21 % des activités réalisées au collège et 27 % au lycée) ainsi que des salles de cinéma (respectivement 20 % et 27 %) ou encore des musées/monuments (respectivement 15 % et 10 % des activités), artistes ou collectifs d’artistes (15 % et 12 %), et enfin des associations ou fondations pour la promotion, le développement et la diffusion des œuvres (12 % et 9 %).

Le rapport ici

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