19 % des lycéennes disent avoir été victimes au moins une fois d’une violence sexiste ou sexuelle (DEPP)
Paru dans Scolaire le jeudi 11 juillet 2024.
“12 % des lycéens (filles et garçons) disent avoir été victimes au moins une fois d’une violence sexiste ou sexuelle“ en 2022-2023, calcule la DEPP dans une nouvelle note consacrée au climat scolaire publiée le 11 juillet.
Cette exposition, précise la direction statistique du ministère de l'Education nationale après avoir interrogé 15 000 élèves lors de son enquête, concerne majoritairement les filles avec 19 % d'entre elles qui ont été victimes au moins une fois d’une violence sexiste ou sexuelle, contre seulement 5 % des garçons.
Mais ces atteintes ne sont pas les plus fréquentes : sont principalement relevés les “moqueries“ liées au comportement ou au travail en classe (33 %), l’ostracisme (35 %) et les vols de fournitures scolaires (38 %). Des vols qui “continuent d’augmenter“ (36 % des élèves en 2018 et 33 % en 2015) dans le temps tandis que les autres atteintes restent stables. Dans la majorité des cas, les auteurs des atteintes sont des élèves qui agissent individuellement, celles-ci se déroulant “bien plus souvent dans le lycée qu’à l’extérieur et majoritairement en présence d’un témoin“.
La violence est davantage présente dans les LP (lycées professionnels), notamment avec des insultes et vols d’objets personnels (7 points de plus que pour l’ensemble des lycéens), mais aussi des surnoms désagréables, bousculades (5 points de plus), coups, menaces ou vols d’argent (4 points de plus).
Au total, 30 % des élèves indiquent avoir été victimes d’au moins une forme de violence, physique ou psychologique, de façon répétée durant l’année scolaire, et 2,2 % des élèves en déclarent cinq ou plus. Cette situation de forte multivictimation, “qui peut s’apparenter à du harcèlement“, touchait 1,3 % des élèves en 2018. Elle est plus présente en lycée professionnel (4,1 % des élèves) que dans les lycées polyvalents (LPO, 2,2 %) et les lycées d’enseignement général et technologique (LEGT, 1,6 %).
37 % des lycéens font valoir un traitement différencié par rapport aux autres élèves. 10 % des élèves déclarent avoir été moins bien traités pour des raisons sexistes, 7 % en raison de leur origine ou de leur couleur de peau, 5 % en raison de leur nom ou prénom et autant en raison de leur religion. Près d'un lycéen sur quatre dit avoir été confronté au moins une fois à une forme de cyberviolence, en particulier dans le secteur privé sous contrat (26 % contre 22 % dans le public).
Deux élèves de lycée sur trois victimes d’au moins une violence au cours de l’année scolaire en ont parlé à quelqu’un, les filles plus souvent que les garçons. Seulement 3 % des lycéens victimes ont eu recours à une ligne d’écoute, les principaux interlocuteurs étant les amis (70 %), les parents (50 %) ou un adulte du lycée (29 %).
Les élèves victimes d’une violence déclarent, pour 38 % d’entre eux, s’être défendus eux-mêmes, les garçons autant que les filles. À la suite d’un acte de violence, les parents sont allés voir un adulte du lycée dans 17 % des cas, la police ou la gendarmerie dans 10 % des cas.
La note ici