La psychopédagogie: quel recours pour les élèves en difficulté d'apprentissage? (Publication)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 09 septembre 2010.
Comment apprendre quand on n'a pas été habitué à supporter l'attente et la règle? Comment construire une pensée, quand on ne supporte ni le manque, ni la solitude? Serge Boimare, enseignant et psychologue, expose, dans un ouvrage paru aux éditions Dunod (Pratiquer la psychopédagogie, médiation, groupes et apprentissage) la pratique de la psychopédagogie, qui repose, depuis la création du Centre Claude Bernard, sur l'idée d'une alliance entre pédagogie et psychanalyse.
L'enjeu du travail psychopédagogique est d'aider les enfants, souvent "incapables de s'appuyer sur leur dimension interne", "à créer ces liens entre l'intérieur et l'extérieur qui leur manquent pour pouvoir penser", souligne Serge Boimore. Il met en lumière le "travail de sape" que provoque "l'empêchement de penser" : "Le comportement, la curiosité, le langage et le fonctionnement intellectuel sont perturbés par l'inquiétude et le malaise", avec les conséquences que cela induit sur la scolarité. "Sans ces compétences psychiques fondamentales, la confrontation avec le doute est vite vécue comme une remise en cause. Elle vient réveiller des idées de frustration, d'auto-dévalorisation, de persécution.(...) Souvent, ils déclenchent en prime des dérèglements de comportement qui inquiètent les enseignants".
La difficulté d'apprentissage, "symptôme d'inadaptation", ne pourrait, estiment les psycho-pédagogues, être comrprise et traitée sans prendre en compte la personnalité globale de l'enfant. Dans cet ouvrage, professeurs, orthophonistes, psychologues, et psychomotriciens livrent leur expérience de terrain, où le conte, le jeu, l'écriture, le travail sur le corps sony des moyens, des "médiations", pour aller "chercher l'intérêt de l'enfant", et réveiller "un désir de savoir trop imprégné par l'égocentrisme pour accepter de se détourner des préoccupations personnelles".
L'accent est en outre mis sur "la souplesse, l'ouverture, l'invention du psychopédagogue" qui constuit ses propres pratiques, ses repères, ses interprétations, ses propositions, travaillant aussi bien sur la base d'images, que sur l'histoire du Petit Chaperon rouge..."Ce conte a servi de tremplin pour investir d'autres lectures, analyse Evelyne Lévy. (Les enfants) perçoivent qu'ils peuvent passer à autre chose. (...) Ils ont développé leur imaginaire et leur esprit critique".
Pratiquer la psychopédagogie, Médiation, groupes et apprentissage, Sous la direction de Serge Boimare, Dunod, 2010.