La parole pour lutter contre la violence
Paru dans Scolaire, Justice le mardi 03 février 2009.
Philippe Meirieu a donné, le 21 janvier à Créteil, une conférence sur la violence où il conjugue un véritable travail philosophique et des considérations pratiques, sans angélisme, mais sans rien abdiquer d'une éthique inspirée par Lévinas et Pestalozzi. La vidéo (60 minutes) et le "power point" (qui donne l'essentiel du texte) sont directement accessibles sur le site de l'académie.
S'inscrivant dans un cycle de conférences sur la violence scolaire, celle-ci, qui a pour titre "quelle parole face à la violence?" évoque aussi la "parole des pierres", donc le travail des architectes et des équipes qui pensent les lieux d'éducation, et celle des institutions. D'où il ressort que la répression seule ne peut rien, que les jeunes ont besoin de sentir que chacun des adultes qui intervient le fait dans un cadre concerté, et que la parole de chacun doit être portée par une conviction: "Face à la faillite des théocraties de toutes sortes et au déferlement des violences qui nous menacent, il nous faut croire encore à la fragilité de la parole : nous n’avons pas d’autre choix." Philippe Meirieu n'en donne pas moins des pistes pour l'action, y compris pour l'ensesignant isolé dans sa classe . Ayant travaillé en lycée professionnel, il sait ce que c'est que d'être confronté à la violence d'un groupe de jeunes adultes, et ne se paie pas de mots. Il ne considère pas pour autant qu'il suffise de "restaurer l'autorité des maîtres" pour résoudre les problèmes. Ces dernières considérations ne figurent évidemment pas dans cette conférence qui est signalée par le Café pédagogique dans son édition de ce jour.