OCDE: quelques données significatives sur l'enseignement en France et dans les autres pays développés
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 08 septembre 2010.
La Corée compte 60% de diplômés de l'enseignement supérieur parmi ses 25-35 ans et 10% parmi ses 55-65 ans. En France, on est passé d'un peu moins de 20% à un peu plus de 40%... C'est l'un des enseignements de la publication par l'OCDE des "Regards 2010" sur l'éducation. Voici quelques autres données de nature à alimenter le débat français. Dans les exemples donnés, nous ne distinguons pas les pays de l'OCDE et les pays partenaires.
Plus de la moitié des étudiants "étatsuniens" sortent du système d'enseignement supérieur sans diplôme, contre près de 30% en Finlande, un peu plus de 20% en France, et un peu plus de 10% au Japon.
L'Islande était, en 2008, donc avant la crise, le pays qui avait un des meilleurs taux d'emploi, et surtout l'écart le plus faible entre celui des diplômés et celui des non (ou faiblement) diplômés, plus de 80 et plus de 90%. L'écart est extrême en Slovaquie. La France est dans la moyenne de l'OCDE, un peu moins de 60%, un peu plus de 80%...
Les Etats-unis sont le pays qui dépense le plus par élève ou étudiant, 14 000 $/an, à comparer aux 2 000 $ brésiliens. La France est dans la moyenne des pays de l'OCDE si on ajoute aux dépenses de scolarité proprement dites les "services annexes" du type restauration et transports scolaires, en-dessous sinon, pour l'élémentaire (6 000 contre 6 700 environ), à la moyenne pour le collège (8 400), au-dessus pour le lycée (11 000), à la moyenne pour le supérieur (12 700 contre 27 000 aux USA, mais 8 000 en Italie et en Corée, moins de 6 000 en Pologne). L'OCDE est très attentive aux divers paramètres qui expliquent ces différences, le principal étant le coût salarial, qui dépend du salaire versé aux enseignants, mais aussi du nombre d'heure d'enseignement et de la taille des classes.
Dans la plupart des pays de l’OCDE, tous les jeunes ou presque suivent à l’heure actuelle au moins 12 années d’études dans le cadre institutionnel et souvent 14 ou plus. Le taux de scolarisation des 20-29 ans dépasse les 40% en Finlande, et de 10% au Luxembourg. Il a progressé dans tous les pays de l'OCDE, sauf en Espagne, où il a régressé et en France, où il stagne. Pour les 15-19 ans, la Pologne est à plus de 90%, la France est à 86%, le Roaume-Uni est à 73%.
Avant la crise, et sur l'ensemble des pays de l'OCDE, un adolescent âgé de 15 ans pouvait s’attendre au cours des 15 prochaines années à rester scolarisé 6,8 ans, à travailler pendant 6,1 ans, à être au chômage pendant 0,7 an et à être inactif (c’est-à-dire n’être ni en formation, ni à la recherche d’un emploi) pendant 1,2 an. La réussite des études secondaires diminue le taux de chômage de 8,3 points pour les 20-24 ans et de 5,3 points de pourcentage pour les 25-29 ans.
C'est en Pologne que le nombre d'heures d'enseignement est le plus faible, si on cumule les années de 7 à 14 ans (moins de 5 000), il est inférieur à 6 000 en Finlande, largement supérieur à 8 000 en Israël, à peine inférieur à 8 000 en France. La moyenne est de 6 780. La France et les Pays-Bas sont les deux pays où le nombre d'heures consacrées à la lecture, l'écriture et la littérature est supérieur à 30% du total (18% pour les mathématiques).
En France, le nombre d'élèves par enseignant est de presque 20 pour l'élémentaire (16,4 en moyenne pour l'OCDE), 14,6 pour le collège (contre 13,7), 9,4 pour le lycée (13,5). Il n'y a qu'en Espagne qu'un professeur de collège gagne plus qu'un cadre du privé. En France, il gagne 34 000 $, contre une moyenne de 42 000 pour ses homologues de l'OCDE.
Le volume compte près de 500 pages, et il peut-être "parcouru" sur le site de l'OCDE, sur ce lien.
On trouvera d'autres éléments de ce rapport annuel sur le site du Café pédagogique.