Quel pouvoir de décision pour les enfants à l'école ? (OCDE)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le mercredi 15 mai 2024.
“Favoriser la prise de décision des enfants améliore leur bien-être, leur estime de soi et leurs capacités de leadership dans l'objectif de forger leurs compétences et leur confiance en tant que membres à part entière de la société“, estime l'OCDE dans son rapport sur l' “empowerment“ publié mercredi 15 mai.
Pour le secrétaire général de l'organisation internationale Mathias Corman, qui présentait le jour-même le document à la presse, ce droit à la participation peut servir les enfants en matière de compétences sociales, et même être un appui à la santé mentale. Avoir un impact sur les décisions qui les concernent permettrait également aux jeunes d'agir sur des sujets qui les concernent directement, ce qui conduirait à leur offrir le meilleur futur possible.
Le numérique est d'ailleurs évoqué dans deux des quatre chapitres dédiés à l'empowerment, comme l'a souligné Andreas Schleicher. Il est notamment question de l'importance de l'éducation aux médias et à l'information à l'école, pouvant aider à “renforcer“ le pouvoir de décision des élèves, et dès lors du rôle de la formation des enseignants, “acteurs-clés“ pour soutenir ce changement, dans la prise de décision des enfants.
Si le pouvoir décisionnaire serait selon lui quelque peu moindre chez les jeunes d'aujourd'hui par rapport aux générations précédentes, les formes et opportunités seraient de nos jours différentes, comme le montre le besoin de réduire les inégalités d'accès aux ressources digitales et d'aider au développement de compétences pour tous les élèves, ou encore à reconnaître les risques liés au numérique et leurs manifestations.
Mais la technologie, prévient-il, n'a pas de “pouvoir magique“, et ses effets d'accélération se révèlent plus souvent négatifs que positifs. D'où l'idée de structurer l'utilisation des outils comme les smartphones, ce qui semble plus dur à la maison, alors que l'école “peut avoir un rôle pour construire ce pont“.
Quant à l'Intelligence Artificielle, elle “ne va pas remplacer les enseignants“ déclare le directeur en charge de l'éducation et des compétences à l'OCDE, mais les enseignants qui sauront bien utiliser l'IA “pourraient remplacer ceux qui eux, ne sauront pas“.
Andreas Schleicher a estimé que l'arrivée d'enfants migrants, malgré une part croissante, ne semblait pas être un problème à cette évolution du droit à l'autonomisation, citant l'exemple du Canada qui, s'appuyant sur un travail préalable pour construire un partenariat autour des différentes cultures, en a fait une ressource, notamment grâce aux éducateurs.
Le rapport (en anglais) ici