Violence : les syndicats de l'UNSA éducation dénoncent une mascarade de concertation
Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 06 mai 2024.
L'UNSA Éducation demande à la ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse "ainsi qu’au gouvernement, de lancer un vrai chantier sur le sujet du climat scolaire et des violences qui touchent les jeunesses et toute la société" et, en attendant, elle "prend ses distances avec la mascarade de concertation qui est proposée par l’exécutif, et déclinée au MENJ du 3 au 20 mai 2024". Dans une lettre ouverte adressée à Nicole Belloubet et signée par les secrétaires généraux de tous les syndicats affiliés à la fédération, l'UNSA éducation dénonce "une liste de mesures simplistes", qui "parle vite et bien à une société volontairement maintenue dans la peur" : les annonces du Premier ministre "vont inévitablement exacerber le climat scolaire déjà fort tendu plutôt que l’apaiser".
L’UNSA Éducation s’oppose plus particulièrement "à des mesures qui sanctionnent l’orientation de nos élèves. Punir les jeunes qui perturbent les cours en menaçant leur brevet, leur CAP ou leur baccalauréat, ou leur dossier Parcoursup est éthiquement inacceptable, et de plus concrètement inefficace."
"Par ailleurs, de nombreuses mesures édictées par le Premier ministre sont déjà à l’œuvre dans les écoles et établissements. Pour que celles-ci soient plus efficaces, c’est de moyens supplémentaires humains et financiers dont le système éducatif a besoin." Elles considèrent par exemple que l'internat est "un dispositif qui porte ses fruits" pour "celles et ceux qui ont besoin d’une rupture temporaire avec leur environnement" mais dont le Gouvernement ne sait pas comment "lever les blocages qui empêchent son extension à un plus grand nombre de jeunes". Pour "lutter contre l'oisiveté" des jeunes, il faudrait qu'ils soient accueillis à l'école de 8h à 18h mais "il existe des espaces éducatifs qui sont conçus pour accueillir les enfants et les jeunes en dehors des horaires scolaires. Ce sont les accueils périscolaires, les accueils collectifs de mineurs, les associations, les loisirs en général qui relèvent de l’éducation populaire mais aussi les espaces familiaux."
Les organisations signataires ne nient pas que violence chez les jeunes évolue, qu'elle "se banalise dans les consciences et (qu') elle est aussi plus difficile à prévenir par l’invisibilité d’une partie de son expression". Elles annoncent qu'elles travaillent "à des propositions concrètes et compte bien les faire entendre".