Education prioritaire : la DEPP publie un dossier récapitulatif des connaissances accumulées
Paru dans le vendredi 26 avril 2024.
L’âge médian des enseignants en éducation prioritaire est "autour de 40 ans" aussi bien dans le 1er que dans le 2nd degré, alors qu'il est hors EP de 44 ans dans le 1er degré, de 46 ans dans les collèges. C'est ce type d'informations qui figurent dans une synthèse des publications de la DEPP sur l'éducation prioritaire. Le service statistique de l'Education nationale note encore que "les hommes ont plus souvent que les femmes une affectation en EP et notamment en REP+. Près d'un quart des enseignants du 1er degré sont affectés en REP ou REP+.
"La répartition des collèges en éducation prioritaire (EP) n’est pas homogène sur le territoire (...) Près de quatre collèges REP+ sur dix sont concentrés dans cinq départements : le Nord, la Guyane, la Seine-Saint-Denis , les Bouches-du-Rhône et La Réunion. Au contraire, 31 départements, plutôt ruraux, n’ont aucun collège REP+ (...). Dans une large mesure, l’éducation prioritaire et les zones de la politique de la ville se recoupent. Plus de six collégiens sur dix résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) sont scolarisés dans un collège relevant de l’éducation prioritaire (...). 84 % des collèges en REP+ et 34 % des collèges en REP accueillent au moins 60 % d’élèves d’origine sociale défavorisée contre seulement 2 % des collèges publics hors éducation prioritaire et moins de 1 % des collèges privés sous contrat." Au-delà de ces données chiffrées, la DEPP souligne que les familles qui cherchent à contourner la carte scolaire pour éviter un collège en éducation prioritaire "font plus souvent le choix d’un autre collège public que d’un collège privé".
La synthèse porte pour partie sur les difficultés des élèves et sur le bénéfice que leur apporterait le dédoublement des classes de CP et de CE1 (les effets éventuels des dédoublements de grande section de maternelle ne sont pas mesurés, ndlr): "Les élèves entrant dans des écoles en EP sont plus souvent en difficulté dès le début de CP (...). La réduction de la taille des classes en REP+ semble avoir eu un effet sur la progression des élèves scolarisés dans les classes dédoublées (...), l’effet paraît un peu faible en français, mais conforme aux attentes en mathématiques. En mathématiques, cet effet paraît plus fort pour les élèves les plus en difficultés (...). L’impact positif de la réduction de la taille des classes en REP+ est surtout visible en CP. En CE1, il ne semble pas y avoir d’effet supplémentaire."
La réduction de la taille des classes a davantage d'effets en REP qu'en REP+ : "D'une manière générale, on constate une réduction des écarts de performances entre les élèves du secteur public hors EP et ceux scolarisés en EP (...). Cette diminution est plus forte pour les élèves de REP traduisant une augmentation de l’écart entre REP et REP+." Les dédoublements ont toutefois un effet plus net sur "l’amélioration du climat de classe" et sur les enseignants qui "semblent plus confiants vis-à-vis de leur enseignement".
Dans le second degré, "c’est en EP que les enseignants rapportent participer le plus fréquemment à des activités collaboratives avec leurs collègues comme faire cours à plusieurs dans la même classe, assister à des réunions d’équipe… C’est le seul secteur où certaines pratiques enregistrent une forte hausse depuis 2013."
A noter encore que 13 % des collèges REP ou REP+ ont au moins une classe à horaires aménagés contre 7,5 % des collèges publics hors EP (...). Les sections sportives sont également un peu plus fréquentes en éducation prioritaire. À l’inverse, les langues et cultures de l’Antiquité sont moins présentes en EP."
La synthèse ici
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