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En Seine-Saint-Denis, les professionnels de la PJJ veulent aussi se faire entendre

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice le jeudi 25 avril 2024.

Après les enseignants, les édiles, ou les parents d'élèves, en Seine-saint-Denis ce sont désormais les professionnels de la protection judiciaire de la Jeunesse (PJJ) qui ont décidé de manifester pour dénoncer leurs conditions de travail.

Un appel à la grève a donc été lancé par plusieurs organisations syndicales pour ce jeudi 25 avril, et celle-ci sera “très très suivie“ notamment chez les éducateurs exerçant en milieu ouvert, de l'ordre de 30 à 40 % selon le co-secrétaire départemental du SNPES-PJJ, interrogé par ToutEduc.

Alors qu'un rassemblement est également prévu cet après-midi devant le Tribunal Judiciaire de Bobigny, Stéphane Viry explique que dans le département les habitants sont particulièrement en difficultés socialement, avec des “poches de pauvreté“ sur presque toutes les communes, même dans celles qui semblent moins touchées comme Villemomble. Des problématiques, par exemple en matière de logement dégradés, pouvant avoir des conséquences pour les enfants et adolescents, explique le représentant syndical, qui constate que les jeunes du département “sont beaucoup plus tôt en décrochage scolaire“ : si à Bordeaux il se situerait aux alentours de 14 voire 16 ans, en Seine-Saint-Denis il apparaîtrait dès la fin du primaire, vers 9-10 ans.

Il constate en outre que la PJJ n'est pas la seule en difficulté, mais que le phénomène concerne aussi l'Aide sociale à l'enfance (ASE) qui “ne dispose pas de moyens suffisants pour mener une politique d'accompagnement des familles et des enfants“, ou encore la pédo-psychiatrie dont les services, sauf un à Montreuil, ont de grandes difficultés.

Arrivent ainsi dans ses services des jeunes qui commencent à être “dans des passages à l'acte plus ou moins graves“, en particulier les violences aux personnes, ou d'autres “embauchés pour faire les choufs“ (guetteurs sur les points de deal, ndlr) parfois même dans différents départements.

Seulement, assure l'éducateur, “on n'arrive plus à faire notre travail“, la mise en place du CJPM (le nouveau code pénal de justice des mineurs) et le retour des enfants de zone de guerre ayant conduit à une surcharge d'activité en termes d'audiences et d'écrits. C'est pourquoi l'organisation syndicale souhaite que chaque personnel s'occupe de 20 jeunes, contre 25 actuellement, ce qui les oblige à ne pouvoir leur accorder que 30 à 40 minutes par semaine, contre 1h15 avec l'ancien système prévu par l'ordonnance de 1945. Un effort qui représenterait une augmentation de 20 % des quelque 180 à 200 éducateurs officiant en milieu ouvert. Les moyens souhaités par le SNPES-PJJ du 93 concernent également des psychologues (5 personnels) et des assistantes de service sociales (6 personnels).

A moins de 100 jours des Jeux Olympiques, le délégué syndical dénonce enfin un “management autoritaire“ et “ubuesque“ de la direction des services du département, leur imposant de ne pas prendre de congés alors que 30 % des personnels devraient en prendre sur la période, et ce en raison d'une possible “hausse de la délinquance“ qui pourrait survenir.

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