Evaluations nationales de CM1 : En français et mathématiques, des écarts déjà vertigineux entre élèves favorisés et défavorisés (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 23 avril 2024.
Quelque 800 000 élèves ont passé en septembre 2023 les premières évaluations “repères“ destinées à “repérer le mieux les éventuels obstacles à la réussite en CM1 afin de mettre en œuvre des interventions pédagogiques ciblées“, indique la DEPP dans une note publiée le 23 avril.
Située à un “moment clé de la scolarité“ des élèves, il s'agit pour le service statistique de l'Education nationale, qui en a composé les questions et barèmes, d'une “occasion privilégiée de disposer d’une photographie de leurs compétences à l’entrée en cycle 3“. En français étaient évalués six des attendus du programme de fin de cycle 2, contre trois en mathématiques.
Ainsi en français, une grande majorité des élèves ont une maîtrise satisfaisante des exercices de compréhension orale de textes (84,9 %) et d’identification des mots de la même famille (74,1 %). Ce n'est en revanche le cas que pour deux tiers des élèves lorsqu'il sagit de “comprendre un texte lu seul(e)“ et de 61,1 % d'entre eux pour “écrire des mots“. Les performances des élèves sont “moins affirmées“ pour “reconnaître les principaux constituants de la phrase“ (57,7 %), “lire à voix haute un texte“ (56,2 %) et “identifier la relation sujet-verbe“ (54,4 %). Les taux d'élèves dits “à besoins“ sont les plus forts dans les domaines “lire à voix haute un texte“ (27,6 %) et “reconnaître les principaux constituants de la phrase“ (27,2 %).
Les filles présentent de meilleures performances que les garçons quel que soit le domaine évalué, et pour huit sur neuf d'entre eux l’écart de réussite (maîtrise satisfaisante) fille-garçon est supérieur ou égal à 3 points.
En mathématiques, près de six élèves sur dix atteignent un niveau de maîtrise satisfaisant en résolution de problèmes. Les exercices de la ligne graduée et de l’écriture de nombres entiers sont les plus réussis (par 71,9 % et 83,7 % des élèves interrogés). En revanche, “les performances des élèves sont les moins assurées en calcul“ avec seulement 31,9 % qui atteignent un niveau de maîtrise satisfaisant pour “mémoriser des faits numériques“, 42,9 % pour “mémoriser des procédures“ et 50,4 % pour “poser et calculer“. La proportion d’élèves “à besoins“ est la plus importante dans le domaine de mémorisation des faits numériques (38,8 %). Dans ce domaine, ils sont même plus nombreux que ceux ayant une maîtrise “fragile“ (29,2 %) et “satisfaisante“ (31,9 %).
Les garçons présentent des performances supérieures à celles des filles dans tous les domaines à l’exception du calcul posé, avec des écarts de taux de maîtrise satisfaisante qui varient entre 5,8 et 17,7 points.
Les écarts sont surtout très importants et progressifs entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire (renforcée ou non), et ceux dans le public hors EP ou dans le privé sous contrat. En français, ils se situent entre 21,4 et 33 points selon les items. Par exemple, 84 % des élèves du secteur privé sous contrat maîtrisent le domaine “savoir trouver des mots de la même famille“, tandis que c'est le cas de 76,3 % des élèves dans le secteur public hors EP, 60,6 % de ceux de REP et seulement 51 % en REP+. En mathématiques, même tendance, 36,6 % des élèves de REP+ présentent une maîtrise satisfaisante pour résoudre des problèmes, contre 43,8 % d'entre eux en REP, 60,9 % dans le secteur public hors EP et 67 % dans le privé sous contrat. Au total les écarts varient selon les domaines de 17,4 à 30,4 points.
La note ici