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Santé mentale : dégradations chez les adolescents, les filles de plus en plus touchées (Santé Publique France)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 12 avril 2024.

“La santé mentale des adolescents s’est dégradée“ constate le docteur Caroline Semaille au regard des résultats de l'étude “Enclass“ réalisée en partenariat avec l'Education nationale en 2022 auprès de quelque 9 337 élèves du second degré.

Selon la publication de Santé publique France en date du 9 avril, il semblerait que les indicateurs mesurés entre 2018 et 2022 “se sont de nouveau détériorés, avec des écarts importants entre les filles et les garçons.“

En 2022 pourtant, 86,2 % des collégiens et 83,5 % des lycéens se sont déclarés en excellente ou en bonne santé en 2022, les garçons davantage que les filles, que ce soit au collège (90,2 % vs 82,2 %) ou au lycée (90,2 % vs 77 %).

Une grande majorité des élèves interrogés ont une perception positive de leur vie actuelle, avec une proportion là encore plus importante chez les collégiens que chez les lycéens (81,7 % vs 76,7 %). Pourtant chez les filles, cette perception se dégrade entre la 6e (80,9 %) et la 3e (71,9 %) alors qu’elle demeure stable au lycée tandis que chez les garçons, elle reste élevée et relativement stable au cours de la scolarité. Entre 2018 et 2022, la perception des filles a connu une baisse de 10 points au collège et de 11 points au lycée, alors que le niveau y restait stable chez les garçons.

Les plaintes récurrentes (deux plaintes somatiques ou psychologiques déclarées plus d’une fois par semaine durant les six derniers mois) sont plus fréquemment déclarées au lycée (58,1 % versus 51,2 % au collège). Les filles en rapportent proportionnellement nettement plus que les garçons (assez stables en la matière tout au long du second degré), et elles augmentent progressivement avec l’avancée dans la scolarité. Toutefois parmi les lycéennes une baisse des plaintes déclarées est constatée entre la 1re et la terminale (77,6 % vs 71,9 %). Après une première augmentation entre 2010 et 2014, la proportion de ces plaintes a de nouveau fortement progressé entre 2018 et 2022, chez les garçons (+ 6 points) et encore plus fortement chez les filles (+ 14 points).

Mesurés en 4e, 3e et au lycée, les symptômes dépressifs et risque de dépression (manquer d’énergie, se sentir découragé, avoir du mal à réfléchir) concernent systématiquement plus les filles que les garçons. Une fille sur quatre au collège (25,5 %) ou au lycée (23,1 %) déclare également avoir déjà eu envie de mourir (pour respectivement 10,5 % et 9,9 % des garçons). Stable entre 2014 et 2018, la prévalence au collège a augmenté de près de 2 points chez les garçons (passant de 5,2 % à 6,9 %) et de 8 points chez les filles (de 13,4 % à 21,4 %) sur la période 2018-22. Entre ces quatre années, les lycéennes ont elles connu une augmentation de la prévalence de 5 points (passant de 18 % à 22,7 %) tandis qu’elle est restée stable chez les lycéens.

Au titre des comportements suicidaires, 12,9 % des lycéens interrogés (les collégiens ne l'étaient pas) déclarent avoir fait une tentative de suicide, avec une proportion deux fois plus importante chez les filles (17,4 % vs 8,4 % des garçons). C’est en 2de que le fait de déclarer une tentative de suicide au cours de sa vie est le plus élevé, tout particulièrement chez les filles (20,3 % vs 9,6 % chez les garçons). Enfin, les tentatives de suicide présentant un caractère de gravité (conduisant à une hospitalisation) sur la vie entière concernent 2,8 % des lycéens (2,1 % des garçons vs 3,6 % des filles). Les tentavives de suicide sont restées relativement stables chez les lycéens et les lycéennes entre 2018 et 2022.

Parmi les facteurs de risque sont cités la pandémie de Covid-19 mais aussi les “conflits armés, attentats, crise climatique, pression scolaire, risques liés à internet et à l’utilisation des médias sociaux“. Une augmentation de la “fréquence“ de ces facteurs pourrait expliquer la “persistance de la dégradation“ de la santé mentale des adolescents mais “il n’est pas exclu que ces résultats indiquent aussi que les nouvelles générations expriment plus facilement leur souffrance et sont plus ouvertes au dialogue que les générations passées et que la médiatisation du sujet de la santé mentale ait facilité l’expression de symptômes dans les enquêtes.“

Le document d'analyse des résultats indique par ailleurs que ces constats “sont partagés par la grande majorité des pays participant à l’enquête“, et que la tendance se trouve “confirmée par les données hospitalières qui ont montré une augmentation des recours aux urgences pour les troubles de l’humeur et les idées suicidaires chez les 11-24 ans depuis 2021, plus particulièrement chez les jeunes filles, et qui perdurent“.

L'étude ici

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