Epreuves de spécialité au bac, Covid-19, grèves.. Les causes de l'absentéisme des élèves en 2022-2023 (DEPP)
Paru dans Scolaire le jeudi 11 avril 2024.
Les absences des élèves dans le second degré ont représenté une perte de 7,7 % du temps d’enseignement en 2022-2023, calcule la DEPP dans un note publiée ce jeudi 11 avril.
Cette perte est globalement stable par rapport à l’année précédente, variant de 4,5 % en septembre à 9,8 % en décembre et 9,2 % en mars. En janvier 2023, ce temps perdu a diminué de 6,3 points de pourcentage par rapport au mois de janvier 2022, marqué par l'épidémie de Covid-19 et l’application du protocole sanitaire à un niveau élevé dans les établissements scolaires.
Dans le détail, les collégiens perdent en moyenne 7 % de leur temps d’enseignement, les élèves de lycées général et technologique (LEGT) et polyvalents (LPO) en perdent 8,8 % et ceux de lycées professionnels (LP) 10,4 %.
S'agissant des absences non justifiées, la proportion moyenne d’heures d’enseignement perdues en la matière représente un quart de l’ensemble des absences, soit 1,9 %. Elles tendent à augmenter au cours de l’année : de 0,8 % en septembre à 2,6 % en mai.
Les élèves dits absentéistes (quatre demi-journées manquées dans le mois) sont 7 % en moyenne de septembre à mai. Le taux d’absentéisme est de 4,9 % dans les collèges, 8,7 % dans les LEGT et LPO et jusqu'à 16,7 % dans les LP. Pour le service statistique du ministère de l'éducation, “une orientation plus ou moins choisie, des temps de transport plus élevés et le temps consacré à un travail d’appoint, pourraient expliquer l’ampleur de l’absentéisme“ dans les lycées professionnels.
Il ajoute que “la proportion d’élèves absentéistes a tendance à augmenter au cours de l’année, passant de 3,6 % en septembre à 10,9 % en mai avec un pic à 12 % en mars“, ce qui pourrait notamment s'expliquer par le calendrier des vacances scolaires, du fait qu'un élève “atteint effectivement plus facilement le seuil de quatre demi-journées d’absences les mois où le nombre de jours de cours est plus élevé“.
Plus généralement, et même si elle reste très variable selon les établissements, la proportion d’élèves absentéistes a augmenté par rapport à 2021-2022 (+ 1,6 point de pourcentage), au collège (+ 3,7 points) et particulièrement dans les lycées. Par exemple, 14,6 % des élèves de LEGT et LPO et 25,5 % de ceux de LP ont été absentéistes en mars 2023, soit respectivement + 6,4 points et + 7,9 points par rapport à mars 2022. Pour la DEPP, “cela peut être imputable aux mouvements de grève du début d’année 2023 ainsi que, pour les lycées, à la passation des épreuves de spécialités du baccalauréat ce mois-là.“ D'ailleurs pour les lycées général, technologique ou polyvalents, ce taux est également de 11,4 % en avril et de 15,9 % en mai.
L'absentéisme lourd (dix demi-journées par mois d’absences non justifiées) reste limité autour de 1 % en moyenne, entre 0,8 % en octobre et 3,1 % au mois de mai. Les LP sont les plus touchés avec 5,2 % d'absentéisme lourd contre 1 % dans les collèges et 2 % dans les LEGT/LPO. Il a tendance à augmenter ces dernières années (surtout en mars) en particulier pour les lycées : + 0,4 point d'élèves concernés en un an pour les LEGT et LPO et de 1,3 point pour les LP.
Comme l’année précédente, 0,5 % des élèves ont été signalés aux DSDEN en 2023 pour absentéisme persistant (versus 0,09 % des élèves en moyenne dans le 1er degré). C’est dans les LP que cette proportion est la plus importante, allant de 0,2 % en juin à 1,6 % en novembre, janvier et mars. Ces taux, qui selon le service statistique “peuvent traduire des traitements de l’absentéisme différents selon les départements“ sont supérieurs à 1 % dans 13 d'entre eux, surtout dans les Alpes-Maritimes (3 %), les Bouches-du-Rhône (4,1 %) et en Moselle (3,2 %).
La note ici