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"Il n'est pas question que les groupes ne se fassent pas", Nicole Belloubet au Sénat

Paru dans Scolaire le jeudi 04 avril 2024.

Nicole Belloubet veut "réactiver la fonction d'ascenseur social de l'Ecole", la ministre de l'Education nationale, qui répondait hier 3 avril aux questions des sénateurs de la "Commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport", compte pour y parvenir sur le "choc des savoirs" et sur les "groupes de besoin". Du fait du jeu des questions-réponses, elle est revenue à plusieurs reprises sur la constitution de ces groupes et elle insiste sur "les brassages" de ces groupes "ponctuels", à la fin de chaque "séquence pédagogique identifiée", par exemple trois mois pour répondre à une difficulté sur la numération. Elle considère d'ailleurs que l'hétérogénéité des classes est "conçue comme une de forces de notre système éducatif".

Elle ajoute qu'il revient au chef d'établissement de chaque collège de "faire des choix" sur l'utilisation de la DHG (dotation horaire globale) et donc de dédoubler ou pas les enseignements "en allemand ou en SVT", mais "il n'est pas question que les groupes ne se fassent pas". Toutefois, les modalités de mise en oeuvre sont différentes selon les caractéristiques de l'établissement, elles ne seront pas les mêmes dans un collège où il y a une classe de 6ème et dans un autre où il y en a cinq. La constitution des groupes interviendra après un temps en classe entière, en fonction des évaluations de CM2, de début de 6ème et de ce qu'auront observé les professeurs de mathématiques et de français.

La ministre a été interrogée sur les 683 M€ qui ont été supprimés sur son budget, ce qui lui imposera de faire des choix, mais affirme-t-elle, sans toucher au schéma d'emplois, notamment en ce qui concerne les AESH, "une politique prioritaire sur laquelle nous ne reviendrons pas", d'autant qu'il faudrait augmenter leur nombre de 2 à 3 000 pour prendre en compte la pause méridienne.

En revanche, elle n'est "pas certaine que nous ne touchions pas" au service civique, bien qu'il connaisse "un vrai succès". Sur le SNU, un dispositif qui connaît "une vraie réussite", du moins en ce qui concerne les séjours de cohésion qui rassemblent des jeunes volontaires, quelque 60 000 cette année, 80 000 l'an prochain, la perspective reste celle de la généralisation pour un coût qui était initialement prévu à 2 Md€ et qui serait diminué, les séjours de cohésion comptant deux jours de moins.

La question des remplacements a été également posée à plusieurs reprises. Sur les remplacements longs, bien qu'ils soient assurés à 95 %, elle considère que les 5 % restant représentent "un échec". Sur les remplacements de courte durée, le curseur est passé de 5 % à 15 %, quelque 30 % des enseignants ont pris au moins une brique du "Pacte", dont 30 % (donc 9 % du total, ndlr) la brique "remplacements", ce qui assure le remplacement de 2 millions d'heures. En restent 13 millions (pour les remplacements de courte durée dans le 2nd degré, ndlr) ! En ce qui concerne la Seine-Saint-Denis, la ministre reconnaît "une situation particulière", fait valoir ce qui a déjà été fait mais ajoute "je n'ai pas là une politique complètement arrêtée".

Sur la mixité sociale, Nicole Belloubet n'est pas convaincue qu'il faille mettre en place "une grande politique nationale", il faut agir "zone par zone", jouer sur les spécificités du territoire, travailler avec l'enseignement privé. Elle n'a d'ailleurs "pas encore lu" le rapport des députés Paul Vannier (LFI) et Christopher Weissberg (Renaissance), mais elle annonce "un effort sur les contrôles" des établissements privés avec la mobilisation de 60 inspecteurs, pour l'essentiel des IA-IPR, quelques inspecteurs généraux, et un travail avec les DRIFP (direction régionales et interrégionales des finances publiques).

D'autres sujets ont été plus rapidement évoqués. En ce qui concerne la sécurité des établissements, la ministre devait réunir ce 4 avril les préfets qui travailleront avec les élus par zones sur les alarmes anti-intrusion. Une vingtaine de personnes, essentiellement des CPE et des AED constitueront une force nationale qui pourra intervenir en 24 ou 48h dans un établissement qui connaîtrait "une crise importante" et y rester jusqu'à trois semaines. Cette force interviendra quand les forces mobiles de sécurité d'une académie ne sont pas disponibles.

Sur la formation initiale des enseignants, Nicole Belloublet n'a rien voulu dire, des annonces seront faites "très prochainement". Elle n'a pas précisé si elles seraient faites par le chef de l'Etat. Quant à la formation continue, dont elle a souligné l'importance, il faut "trouver des moyens" pour qu'elle se fasse "hors du temps de face à face" avec les élèves.

Sur la labellisation des manuels, la ministre assure que les enseignants resteront libres de choisir un manuel non labellisé, et qu'il n'y aura pas qu'un manuel labellisé dans chaque discipline. La labellisation sera assurée par une "commission indépendante rattachée au CSEN (Conseil scientifique de l'Education nationale)".

Sur les gestionnaires des EPLE, la question de leur transfert aux collectivités est posée. Elle est "extrêmement délicate" et la ministre n'a pas d'opinion tranchée.

Les effets du retour à la semaine de 4 jours n'ont pas été évalués, ce qui doit être fait.

Sur le fonds de soutien aux activités périscolaires, la concertation annoncée "n'a pas commencé", mais "on ne touche pas" au budget inscrit sur ce thème en loi de finances.

Les jeux paralympiques n'auront qu'un "impact limité" sur "quelques établissements". Si des "aménagements ponctuels" sont possibles, la rentrée ne sera pas décalée.

L'instruction en famille est revenue à deux reprises dans le débat, et sur "le 4ème motif" qui permet aux parents de faire valoir des besoins spécifiques de leur enfant, qui se heurterait à plus de 50 % de refus, la ministre s'engage "à revenir" devant les sénateurs avec des informations plus précises.

Sur la possibilité, donnée puis écartée après que des risques de fraudes et de rupture d'égalité ont été pointés, de formuler les intitulés des sujets au DNB (diplôme national du brevet) dans une langue régionale, la ministre reverra la question, qui est complexe.

Sur l'éducation affective dans le 1er degré et sexuelle dans le 2nd degré, la ministre pense qu'elle pourrait être assurée pour partie par un professeur de SVT, pour partie par un.e infirmier.ère scolaire. Les programmes seront publiés au mois de juin.

Les élèves de SEGPA ne perdront pas une heure de cours contrairement à ce qui a été annoncé par Marianne. Certes, ils perdent, comme tous les collégiens, la 26ème heure, mais deux heures de soutien ont été ajoutés à leur emploi du temps. Ils auront donc 27H.

La ministre a par ailleurs "conscience" de la lourdeur des programmes en SES (Sciences économiques et sociales).

La vidéo ici

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