Enseignement agricole : fin de la crise sur la rénovation des bacs pro
Paru dans Scolaire le jeudi 28 mars 2024.
L'intersyndicale "CGT AGRI, FO EA, SEA UNSA, SNETAP FSU, SUD RT" (mais sans le SGEN-CFDT) se félicite du "recul du ministère". Après six mois de boycott des instances de l’enseignement agricole, une grève, une pétition "et 3 interpellations directes du ministre", la DGER (direction générale de l'enseignement et de la recherche) "a fini par renoncer à une règle de gestion venue s’imposer (...) au détour de la rénovation des bac pro" et qui revenait à compter pour trois quarts d'heure (0,77) les heures de "pluridisciplinarité" et les "stages collectifs".
L'intersyndicale avait déjà obtenu par la grève que soit compensé pour "plusieurs centaines" d'enseignants concernés par la rénovation des premiers "bac pro" rénovés, le mode de calcul de leurs heures (voir ToutEduc ici), mais depuis la DGER est restée "sourde à l’opposition des personnels" jusqu'à la publication le 26 mars d'un document dans lequel elle indique qu'une heure vaut une heure. "C’est donc bien ici une victoire que les personnels de l’enseignement agricole public ont obtenu! La fin du 'hold-up'!".
Un compromis pour les stages collectifs
Les organisations syndicales détaillent encore la "solution de compromis" qui a été trouvée en ce qui concerne les semaines de stages collectifs. La DGER reconnaît qu’elle "opère une rénovation à moyens constants" et qu'elle tente de "préserver autant que possible l'intention pédagogique initiale" (sans avoir les moyens prévus du fait que le ministère renonce à récupérer des heures en modifiant le décompte du temps de travail des enseignants, ndlr) : "l'organisation de ces semaines banalisées (...) n'est pas encore à ce stade des plus limpides en première lecture", considère d'ailleurs l'intersyndicale qui a des mots très sévères pour le SGEN-CFDT.
Celui-ci revendique en effet d'avoir porté "l’avancée pédagogique majeure que constituent les deux semaines de stages collectifs", d'avoir réfléchi avec le ministère "au moyen de ne pas modifier les règles de décompte des temps de service" : "Les échanges constructifs et nombreux avec la DGER autour de ces objectifs partagés ont permis de trouver cette solution", estime-t-il, se situant donc dans une toute autre perspective que les autres organisations syndicales qui considèrent qu'elles ont gagné par la mobilisation.
La rénovation des bacs pro
Pour sa part, le ministère rappelle que "la rénovation des 16 spécialités de bac pro" a été discutée et actée dans le cadre du CNEA (Conseil national de l'enseignement agricole) en 2021 et 2022 et qu'elle porte sur plusieurs points : "L’organisation des formations en blocs de compétences et le développement des compétences psychosociales des jeunes ; la mobilisation conjointe des disciplines générales et des disciplines professionnelles (...); les allers-retours réguliers entre les temps de présence des élèves en établissement et les périodes de formation en milieu professionnel."
Les temps d’enseignements en pluridisciplinarité (dits "pluri") représentent "en moyenne 2 heures par semaine pour les élèves" et les discussions avec le SGEN-CFDT d'une part, l'intersyndicale de l'autre ont permis de "conserver les règles de comptabilisation précédentes des temps de service" pour "opérer une rénovation à moyens constants" tandis que "l’organisation des enseignements sous forme de stages collectifs" est construite "sur 3 semaines dédiées".
Au total, les enseignements classiques seront "dispensés sur 55 semaines contre 56 semaines auparavant", les PFMP organisées sur 11 semaines contre 12 auparavant et les stages sur 3 semaines au lieu d'une.