Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Evaluation : le Mouvement contre "la constante macabre" s'inquiète de la pression sur les élèves et les enseignants

Paru dans Scolaire le vendredi 22 mars 2024.

Faire évoluer les pratiques d'évaluation est un "énorme chantier", André Antibi a ouvert une brèche et il a su en médiatiser l'importance avec la dénonciation de la "constante macabre" (même dans une bonne classe, il faut que l'enseignant donne quelques mauvaises notes s'il ne veut pas être considéré comme laxiste) et en proposant "l'évaluation par contrat de confiance" (les élèves savent sur quoi portera le contrôle, ils travaillent d'autant plus que le travail paie). Reste à poursuivre le travail qu'il a commencé, tel est le message que le MCLCM (mouvement contre la constante macabre) fait passer ce 22 mars à l'occasion du colloque qu'il organisait près de deux ans après le décès de son fondateur.

Nathalie Sayac (didacticienne des mathématiques) raconte la réaction d'étudiants de l'INSPE qu'elle dirige à Rouen et qui, en début d'année, estiment n'avoir pas besoin d'une formation à l'évaluation de leurs futurs élèves, ils pensent qu'ils savent faire puisqu'ils ont été eux-mêmes notés et évalués. A la fin de l'année et après avoir été formés à cette problématique, ils estiment manquer de formation sur un sujet dont ils ont entretemps découvert la complexité. Alain Boissinot (ancien inspecteur général de lettres, ancien recteur) fait remarquer que le mot "évaluation" ne figure pas dans le dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson (1882-1887) qui se défiait des classements, et pour qui le système scolaire définissait une forme de normalité. La formation des instituteurs était d'ailleurs assurée par des "écoles normales". Aujourd'hui, notre société est "obsédée par l'évaluation parce que nous ne sommes plus sûrs de rien". Aziz Jellab (inspecteur général, sociologue) évoque à l'inverse la pédagogie mise en oeuvre dans les lycées professionnels, où les élèves découvrent d'autres savoirs et où ils "sont capables d'évaluer eux-mêmes leur travail".

Plusieurs intervenants soulignent d'ailleurs l'importance des apprentissages entre pairs, les élèves savent parfois comment expliquer à leurs camarades ce qu'ils ne comprennent pas avec d'autres mots que l'enseignant qui n'est pas toujours conscient des implicites de son cours. Vincent Faillet fait d'ailleurs l''éloge de "l'enseignement mutuel", quand "les élèves vont chercher les connaissances qui leur manquent auprès de leurs camarades" et que "le climat de confiance s’établit dans une collaboration où chacun est gagnant" (selon l'académie de Paris, ici). Yann Mercier-Brunel (U. Aix-Marseille) rappelle qu'une évaluation est "formative" si elle contribue à "l'autorégulation de l'élève". Mais il met en garde, il est bon de "créer du doute", d'amener les enseignants à s'interroger sur leurs pratiques évaluatives, mais à la condition de ne pas détruire un mode de fonctionnement si on n'a rien à proposer pour remplacer.

Le site du MCLCM ici, la captation vidéo de la journée sera prochainement mise en ligne

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →