IUFM: une description factuelle de la situation (J-L Auduc - L. Cédelle)
Paru dans Scolaire le jeudi 02 septembre 2010.
La réforme de la formation des enseignants donne lieu à des protestations indignées qui ne permettent pas de comprendre quelle sera, dans le détail, la réalité. Jean-Louis Auduc, directeur adjoint de l'IUFM de Créteil, interrogé par Luc Cédelle sur son blog, fait une description factuelle, même si elle est "à charge" de ce qui va se passer. En voici deux extraits:
"Les incertitudes qui ont régné toute l’année dernière, les effets d’annonces contradictoires, la date des écrits des concours (fin septembre pour le premier degré, novembre pour le second degré avec des inscriptions en juillet) ont fait que les inscriptions pour les préparations aux concours (...) sont en très forte diminution par rapport à l’année précédente. Les IUFM avaient l’avantage d’indiquer un parcours clair pour devenir enseignant, aujourd’hui, c’est plus complexe et confus et donc, très décourageant pour un étudiant."
"La séparation entre premier degré et second degré (...) est devenue une réalité (...) Dans l’académie de Créteil, les masters préparant les concours des CAPES ont été élaborés par les départements (UFR) des universités. Les structures de l’IUFM n’ont même pas pu émettre d’avis sur ces masters. Quand à la formation des stagiaires (les lauréats des concours d’enseignement lors de leur première année en poste), elle est entièrement pilotée par la Cellule académique de formation (CAF) du Rectorat.
(...) Le pilotage de la formation des stagiaires [du premier degré] a été dévolu aux inspections académiques, ce qui a redonné de l’autonomie aux sites départementaux de l’IUFM. Mais comme il y a trois départements dans l’académie de Créteil, nous avons trois plans de formation très différents ! (...) La situation est la même pour l’enseignement professionnel et technologique où l’Université s’est moins impliquée…"