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Dans le 1er degré, une école “au bord de l'effondrement“ (SNUIPP-FSU)

Paru dans Scolaire le jeudi 21 mars 2024.

“Nous n'avons pas eu les moyens de développer une école inclusive de qualité“ estime Nicolas Wallet lors d'une conférence de presse organisée par le SNUIPP-FSU ce jeudi 21 mars.

Le thème de l'inclusion a en effet été plébiscité par 70 % des quelque 4 200 personnels qui ont répondu à la consultation menée par le syndicat FSU du 1er dégré durant sa campagne via la plateforme “J'alerte“ qui a duré près de 5 mois. En novembre dernier, 102 alertes sociales avaient été déposées pour demander au gouvernement d'agir face à la “dégradation des conditions de travail à l'école primaire“.

Alors que l'acte 2 de l'école inclusive devrait être mis en place d'ici peu, le co-secrétaire général du SNUIPP-FSU déplore un manque de visibilité sur les mesures à venir, tandis que l'acte 1 “n'a pas fait l'objet de bilan“. Il relève par exemple le “non respect de milliers de notifications MDPH“, avec un manque de places disponibles dans les établissements spécialisés (ESMS) conduisant des élèves en situation de handicap à se retrouver par défaut en milieu ordinaire. En raison de moyens insuffisamment alloués pour répondre aux besoins des élèves en difficulté, notamment par le biais des RASED, la gestion de classe serait de plus en plus compliquée, ce qui fait craindre à Guislaine David “que certains collègues refusent inclusion“.

“On a une explosion des fiches RSST“ (registre santé et sécurité au travail, ndlr). Pour la co-secrétaire générale du SNUIPP-FSU, les témoignages qui ressortent de la consultation montrent une forte dégradation des conditions de travail des personnels, notamment en raison de la politique menée autour du Choc des savoirs ainsi que sur la carte scolaire.

Car la rentrée scolaire prochaine “s'annonce sous très haute tension“, prévoit-elle, en raison de la “cure d'austérité pour l'école“ qui s'annoncerait, composée à la fois de suppressions de postes et de classes fermées partout sur le territoire. Pourtant, il sembe y avoir eu “une mobilisation étonnante des élus locaux“ qui se sont pour certains engagés pour défendre l'école publique et sauver leurs classes. Il s'avère cependant que ces derniers n'auraient pas davantage réussi à entamer de dialogue avec le gouvernement, adepte d'un fonctionnement “à marche forcée“ concernant par exemple la future réforme de la formation des professeurs des écoles, ou le pacte enseignant.

De la question de ces fermetures et ces suppressions découle celle des effectifs en classes, que les professeurs des écoles sont 46 % à trouver “trop chargées“. A certains endroits, des classes devant être normalement dédoublées (en grande section de maternelle, CP et CE1) ne compteraient pas 12 élèves mais 16 voire 17 par classe.

Cette “année blanche pour l'école et le dialogue social“, poursuit-elle, se retrouve d'ailleurs sur le terrain, avec des inspecteurs (IEN) qui demandent aux professeurs de se débrouiller seuls face aux difficultés d'un quotidien “bousculé de façon récurrente“, notamment avec les absences non remplacées qui conduisent à répartir les élèves dans les autres classes.

Guislaine David s'alarme encore de voir des IEN adresser aux enseignants de CM2 des injonctions pour commencer à constituer des groupes de niveau tels qu'ils sont prévus en 6ème et 5ème à la rentrée prochaine. Elle assure que les professeurs des écoles n'y participeront pas, tout comme elle récuse les autres mesures du Choc des savoirs davantage propres au 1er degré : les redoublements, la labellisation des manuels et la refonte des programmes.

Elle craint que les enseignants ne soient obligés d'utiliser les manuels prescrits par la commission chargée d'opérer ces choix, ce qui représente une “atteinte à la liberté pédagogique car ce sont pour nous les programmes qui régissent l'enseignement, et chaque enseignant peut mettre en place ses propres méthodes et pratiques“.

Mais les programmes aussi inquiètent la co-secrétaire générale qui évoque un “resserrement“ sur le français et les mathématiques au lieu de travailler sur une culture commune, tout en étant axés sur des résultats aux évaluations “généralisées à tous les niveaux“.

A noter que près de 39 % des professeurs des écoles ayant témoigné soulignent un déficit de formation, formation qu'ils signalent être, lorsqu'elle a lieu, “subie“ plutôt que choisie.

La campagne J'alerte ici

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