Absentéisme scolaire: chaque élève est unique (UNAF)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 01 septembre 2010.
"Chaque situation d’absentéisme est unique (...) Toute généralisation dans ce domaine est réductrice et ne permet pas d’en comprendre la nature." C'est l'un des résultats d'une étude publiée par l'UNAF (téléchargeable à partir du site de l'OZP). Elle montre que l’absentéisme "touche tous les milieux sociaux" et que "son ampleur va sans doute bien au-delà de ce qu’en disent les statistiques. En effet, celles-ci ne prennent en compte que l’absentéisme 'non excusé' et non la totalité de l’absentéisme 'volontaire'."
Certains de ces jeunes sont en difficulté scolaire, à chaque fois pour une raison spécifique, d'autres font face à un "mal-être adolescent" qui peut aller jusqu'à la difficulté psychique, d'autres encore s'ennuient, parce qu'ils ont été mal orientés, ou "parce qu’ils ont un niveau supérieur à celui de la classe dans laquelle ils se trouvent". Mais s'ils sont "conscients des conséquences de leurs absences en termes de résultats scolaires", aucun ne sent "coupable d’un point de vu légal ou moral". Alors que certains gèrent leur absentéisme en fonction de leurs notes, d'autres sont pris dans un engrenage qui donne à penser qu'il est "nécessaire de s’attaquer à résoudre l’absentéisme dès le départ, dès les premières heures manquées". Quant aux parents, "ils cherchent à comprendre leur enfant", mais "ne cautionnent pas leur attitude".
Les établissements scolaires jouent-ils le jeu? Pour beaucoup, ils "ne semblent pas opérer" de distinction entre absences "légitimes, absences sans motif légitime, ni excuses valables ou les motifs d’absences inexacts" puisque "toute absence qui donne lieu de la part des parents à un mot d’excuse est classée 'absence justifiée', quel que soit le motif donné", et alors que certains parents indiquent qu'ils ne connaissent pas le motif de l'absence de leur enfant. Il est vrai que des motifs comme "réunions familiales" sont difficiles à contrôler, et que ne peuvent être sanctionnées, vu leur nombre, toutes les excuses "banales" comme "panne de réveil".
Au total, il conviendrait donc de "donner du sens à la notion de 'devoir d’assiduité' et à la loi, auprès des jeunes et des parents", de "mettre en place un cadre impliquant toute la communauté éducative dans l’établissement et les parents", de "résoudre les situations au cas par cas, pour les jeunes mal orientés ou en difficulté scolaire importante au collège ou en souffrance psychique", et de "soutenir les parents par le biais de groupes de paroles".
La Croix propose un résumé assez complet de cette étude, et insiste sur le fait que les élèves sont demandeurs d'un cadre plus strict et plus réactif du côté de l'établissement.