“La protection de l’enfance explose“, dénonce le collectif Justice des enfants
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Justice le lundi 11 mars 2024.
“Depuis plus de 20 ans, l’enfance en danger est de moins en moins bien protégée“, dénonce le collectif Justice des Enfants qui lance un “cri d’alarme“ dans un communiqué de presse publié le 8 mars.
Ses 12 membres signataires (parmi lesquels le Barreau de Seine-Saint-Denis et de Paris, la Ligue des droits de l'Homme, le Syndicat de la magistrature, la CGT-PJJ ou encore le SNPES-PJJ-FSU...) demandent en effet un plan d'urgence face à la “lente mais inéluctable dégradation de la protection de l’enfance.“
Car malgré une “affluence de normes“ (lois de 2017, 2016 ou loi Taquet) qu'ils jugent inopérantes, ils s'inquiètent de voir la protection de l’enfance “devenir une coquille vide : vide de sens, vide de moyens humains et matériels suffisants“. C'est notamment le cas dans les écoles, où “le manque de moyens est criant, les assistantes sociales, les infirmières scolaires sont en sous-nombre, alors que ces professions sont les premières à faire de la prévention et à identifier les enfants en situation de danger.“
De même, les départements “n’évaluent les situations qu’au bout de plusieurs mois à compter de la première information préoccupante, si bien que les juges des enfants sont souvent saisis de situations déjà très dégradées.“ Dès lors, les mesures prononcées “s’accumulent mais ne sont pas, dans un grand nombre de départements, mises en œuvre avant l’écoulement d’une durée inadmissible, parfois jusqu’à plus d’un an“.
Enfin, “le manque de personnel éducatif, le turn-over de salariés épuisés par le constat de leur incapacité à agir et le défaut de reconnaissance de la complexité des missions aggravent ces situations déjà désespérées“.
Il est donc question pour le collectif, face à une situation “devenue intolérable“, de cesser “cette politique d’apparence de résultats“, de donner à la protection de l’enfance les moyens nécessaires pour “exécuter sa mission“ mais aussi de revoir ses modalités "de financement et de pilotage".