Apprentissage : un pic serait-il atteint ? (DARES)
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 06 mars 2024.
Après un essoufflement en 2022 (voir ToutEduc ici), l'apprentissage a-t-il atteint son plus haut pallier ? Selon la dernière note de la DARES reprenant les dernières données disponibles, seulement 2 % de contrats supplémentaires ont été signés en 2023. Sur les 852 000 contrats d’apprentissage ayant débuté l'an dernier, 826 853 l'ont été dans le secteur privé et 25 382 dans le public.
L'an dernier, les nouveaux contrats ont été moins souvent passés dans des petites entreprises, avec 44 % pour celles de moins de 10 salariés, contre 46 % en 2022, tandis que 22,4 % des nouveaux contrats ont été signés dans des sociétés privées de 250 salariés ou plus (versus 21,2 % en 2022).
Profil
Dans le secteur privé, très majoritaire, 55,2 % des contrats initiés en 2023 concernent des hommes, un chiffre stable par rapport en 2022 (55 %), à resituer cependant dans une tendance de baisse continue depuis les années 90 : ils concernaient par exemple 72 % des contrats débutés en 1995.
Le service statistique du ministère du travail indique également que l'âge à l’entrée “stagne“ avec 57 % des contrats signés par des apprentis ayant 20 ans ou plus, comme en 2022. Néanmoins, la part des moins de 18 ans progresse de 31,6 à 32,6 % des nouveaux contrats, tandis que la part des 19, 20, 21 ans baisse légèrement et celle des plus de 22 ans reste la plus forte, à 31,5 %.
Les signataires de nouveaux contrats préparent majoritairement un diplôme ou un titre de niveau supérieur au bac : 61,4 % des contrats s’inscrivent dans le cadre d’une formation de niveau bac+2 ou plus, en légère hausse. Seule la part des nouveaux contrats dont le niveau de formation préparée est de niveau bac diminue, de 15,2 % en 2022 à 14,8 % en 2023.
Ruptures
27 % des contrats d'apprentissage publics et privés ont été rompus en 2020, comme en 2019. Un chiffre en baisse par rapport à 2017 (30,9 %) mais qui se rapproche des taux connus au début de la décennie 2010, avec par exemple 26,4 % de contrats rompus en 2011. Dans le détail, 12,7 % des contrats ayant une durée prévue entre 9 et moins de 14 mois sont rompus avant leur terme, dont la moitié dans les trois premiers mois. Même chose pour les contrats de 14 à 26 mois, qui connaissent le plus fort pic de ruptures au cours des trois premiers mois d'exercice (9,1 %), tandis qu'un second pic “survient au cours du dernier trimestre de la première année d’exécution“ (8,9 %). Ces contrats d'environ deux ans connaissent au total un taux de rupture de 37,6 %.
La note ici