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Enseignement agricole public : la future loi d'orientation agricole sera-t-elle à la hauteur du renouvellement des générations ? (conférence-débat, intersyndicale)

Paru dans Scolaire le vendredi 01 mars 2024.

“La chute est assez désespérante“ estime Christine Riva, membre de la Confédération Paysanne au regard de la baisse du nombre d'agriculteurs en France. L'agricultrice, qui réagissait lors d'un débat organisé ce vendredi 1 mars par la CGT Agri, le SNETAP-FSU, le SEA-UNSA, FO-Agriculture autour de l'avenir de l'enseignement agricole public, souhaite que les agriculteurs soient “les plus nombreux possible“ en France, et si “beaucoup de gens, de jeunes fils (et filles) d'agriculteurs arrivent avec un rêve“ concernant ce métier, elle leur conseille “d'aller se former, c'est capital“.

Mais alors que la nouvelle loi d'orientation agricole devrait être, selon nos informations, présentée le 20 mars en Conseil des ministres, après le Pacte d'orientation dévoilé en fin d'année dernière (voir ToutEduc ici), le discours sur le renouvellement des générations “est-il sincère ? A quoi ressemblera la souveraineté alimentaire si nous n'avons plus de paysans ?“ Ces questions sont posées par Frédéric Chassagnète, secrétaire général du SNETAP-FSU, qui voit se rapprocher un “mur démographique“ avec la moitié des paysans actifs qui devraient partir en retraite d'ici 5 à 8 ans. Face à ces données, l'outil public de formation, à la fois performant et bien réparti sur le territoire, “doit être en capacité d'être au rendez-vous, or il ne l'est pas“ constate-t-il.

Il serait en effet prévu, avec la future loi, d'augmenter les effectifs de 30 % dans les établissements publics, soit 2 000 élèves de plus chaque année, et les personnels de 250 à 300 personnes, mais cela ne serait “pas suffisant“ selon les organisations syndicales présentes, d'autant qu'elles “ne voi(en)t rien venir, les signaux montrent même plutôt l'inverse“, assure Christine Heuzé de FO-Agriculture. Si l'enseignement agricole est pour elle le “cœur du réacteur pour faire face aux défis“, la future loi ne prévoirait aucun budget supplémentaire pour y arriver, doublé de surcroît d'un “bruit de fond faisant comprendre qu'il va falloir faire plus avec moins“. Elle cite à titre d'exemple la crise actuelle sur les fiches de postes pour certains intervenants de l'enseignement agricole public (voir ToutEduc ici), ainsi que les coupes budgétaires annoncées la semaine dernière par Bruno Le Maire (voir ToutEduc ici).

Florence Allouche, de la FCPE, fédération de parents d'élèves, indique avoir certes participé à la concertation sur le Pacte d'orientation au sein du groupe de travail “orientation et formation“, seulement “l'orientation n'a pas été au centre des débats“, explique-t-elle, le problème étant qu' “on ne parle pas de ces filières au collège, on n'oriente que vers la voie générale“.

“Il y a un problème au niveau des prescripteurs“ complète Jean-Jacques Henry, membre du SEA-UNSA. Il s'agirait notamment de transmettre des informations sur les quelque 250 métiers agricoles auxquels sont formés les jeunes dans les établissements publics agricoles, qui malgré leur diversité “ne sont pas connus des familles des élèves de collège“, mais aussi ceux de l'enseignement agricole, secrétaire, technicien de laboratoire, professeur... “qui ne sont pas non plus connus des collègues, même si on est bien vus“. Un manque de visibilité qui “donne l'impression que pour se former on peut aller ailleurs“, notamment dans les Maisons Familiales Rurales (MFR) privées qui se sont beaucoup focalisées sur la formation aux métiers du service : “quelque part on les a laissé faire, notamment sur les classes de 4ème-3ème, les CAP... concède l'enseignant en économie. On essaie de revenir mais le terrain est occupé“.

Un autre point est la question de la transition écologique, un des quatre piliers sur lesquels le Pacte et la loi d'orientation doivent s'appuyer. Cependant, remarque Eva Alcaniz, représentante de la CGT Agri, la suspension du programme EcoPhyto par le Gouvernement est un “très mauvais signal“ pour certains élèves en créant un “conflit de valeurs“ après qu'ils aient été éveillés à ce dispositif.

Le site du Salon de l'agriculture ici

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