Les jeunes se sentent plus souvent discriminés (INJEP)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 08 février 2024.
“7 % des jeunes déclarent avoir subi des discriminations à l’école ou à l’université“, constate Augustin Vicard dans une note de l'INJEP publiée jeudi 8 février, faisant référence au contexte de discrimination telle que ressentie par les 18-30 ans.
D'autant que ces derniers, confrontés à de nombreux contextes de sélection (candidatures à des formations, logement, premier emploi), se déclarent “plus souvent victimes de discriminations ou de traitements inégalitaires“, selon l’enquête Trajectoires et origines de 2019-20 à laquelle 27 000 personnes ont répondu.
Plus généralement, 20 % des 18-30 ans déclarent avoir subi des traitements inégalitaires ou des discriminations au cours des cinq dernières années, contre 17 % tous âges confondus et 14 % chez les 51-59 ans. D'autres enquêtes confirmant cet effet, la jeunesse jouerait ainsi “un rôle d’amplificateur des autres phénomènes discriminatoires“, déclare le directeur de l'institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire.
Parmi les motifs cités par les jeunes interrogés (plusieurs motifs étaient possibles), les discriminations liées à l’origine, à la nationalité ou à la couleur de peau sont les plus présentes (9 % des jeunes citent l’un de ces critères), mais celles liées au sexe “sont également très prégnantes (6 %), et dénoncées très majoritairement par les jeunes femmes“. Viennent ensuite l’âge (5 %), puis la religion, l’état de santé ou le handicap, ou encore le lieu de résidence qui sont déclarés par moins de 3 % des jeunes répondants.
Les jeunes femmes déclarent davantage que les jeunes hommes (23 % contre 17 %) être concernées par les discriminations. 11 % d'entre elles déclarent avoir subi une discrimination sexiste (versus 1 % des jeunes hommes), mais aussi en raison de leur poids (4 % contre 1 %), de la façon de s’habiller (4 % contre 2 %), tandis que les jeunes hommes évoquent davantage des discriminations liées à l’origine ou à la couleur de peau (10 % contre 8 %).
Les jeunes immigrés tout comme les descendants d’immigrés (31 %), ou encore ceux natifs ou descendants de natifs des Outre-mer (33 %) sont deux fois plus nombreux à faire état de discrimination au cours des cinq dernières années que les jeunes sans ascendance migratoire ou ultramarine directe (16 %), mais ce ressenti discriminatoire “diffère selon l’origine géographique, les jeunes issus de l’immigration africaine hors Maghreb (42 %) et du Maghreb (37 %) subissant beaucoup plus fréquemment des discriminations.“
La note ici